Aheda Zanetti est étonnée après la polémique autour du burkini, ce maillot couvrant le corps que certaines femmes musulmanes portent sur les plages. Celle qui a créé le vêtement raconte aussi comment elle en a eu l’idée.
Aheda Zanetti est de nationalité australienne d’origine libanaise, rapporte Europe 1 à qui elle a accordé une interview exclusive. En 2004, à Sydney, elle eut l’idée de créer le burkini alors qu’elle regardait sa nièce jouer au netball, un jeu proche du basket. La jeune femme a alors imaginé une tenue de sport adaptée aux femmes qui ont choisi de porter le voile et également adapté mode de vie australien. Elle a dessiné le premier modèle un soir où elle était particulièrement inspirée et assure qu’elle voulait "s’amuser". Le voile a été remplacé par une capuche afin qu’on ne puisse pas dire "c’est une fille musulmane".
La campagne de lancement du burkini a démarré en novembre 2014. Dès l’ouverture du site dédié au vêtement, elle a reçu une première commande en provenance d’Angleterre, puis des États-Unis. "Depuis, le succès ne s’est jamais démenti", assure Aheda Zanetti.
Selon les explications d’Aheda Zanetti, le burkini n’a pas été exclusivement inventé pour les femmes musulmanes. Elle estime que 30% de ses clientes appartiennent à d’autres religions. Ces femmes sont chrétiennes, juives, hindoues, mormones. Elle a également remarqué qu’il peut s’agir de femmes qui veulent tout simplement protéger leur corps du soleil.
La polémique suscitée par le burkini étonne Aheda Zanetti. Pour elle, les politiciens français en ont fait un symbole politique, alors qu’ils devaient le voir comme quelque chose de positif. "Les femmes, quelle que soit d’ailleurs leur religion, peuvent continuer à être actives et aller sur la plage. Je ne comprends pas, c’est juste un maillot de bain !", s’indigne-t-elle. "Le burkini ne discrimine personne. La dernière chose à faire, c’est d’interdire quelque chose et donc de créer de la haine. Aucun politique ne peut arrêter une femme qui veut acheter un burkini. À la place, ces femmes vont aller passer leurs vacances ailleurs qu’en France, en Espagne…ou alors en Australie, nous nous accueillons tout le monde ici !", ajoute-t-elle.
Aheda Zanetti assure que contrairement à ce qu’espéraient ses détracteurs, les ventes de burkini connaissent actuellement une hausse de l’ordre de 40%. "Ces femmes vont continuer à acheter le burkini et peu importe qu’elles aillent nager en France, en Espagne, en Suisse ou ailleurs… Personne ne pourra les arrêter de faire ce qu’elles veulent", explique-t-elle.
En France, le port du burkini sur les plages divise les élus. Il y a d’un côté les communes qui l’interdisent, et de l’autre celles qui l’autorisent.
Les communes qui interdisent le port du burkini sur les plages :
- Beaulieu-sur-Mer
- Cannes
- Cap d’Ail
- Eze
- Mandelieu-La-Napoule
- Menton
- Nice
- Saint-Jean-Cap-Ferrat
- Saint-Laurent-du-Var
- Villefranche-sur-Mer
- Villeneuve-Loubet
Les communes qui autorisent le port du burkini sur les plages :
- Antibes
- Cagnes
- Roquebrune-Cap-Martin
- Théoule-sur-Mer
- Vallauris-Golfe-Juan