Le Premier ministre plaide pour une culture de la sécurité collective et lance un appel à sortir de la culture du bouc émissaire visant à tout mettre sur le dos de l’État.
La lutte contre le terrorisme concerne tout le monde. Dans un entretien avec La Provence, le chef du gouvernement Manuel Valls plaide pour l’union afin de "casser le triptyque du terrorisme" à savoir "la peur, la surenchère et le renoncement". Une trilogie qu’il préfère opposer à celle bâtie "sur le sang froid, la maîtrise et le respect de l’État de droit". "Tous les jours, des attentats sont évités. Mais, nous le savons, le risque zéro n’existe pas", a-t-il indiqué en appelant à sortir de la culture du bouc émissaire. En effet, le développement d’une culture de la sécurité collective est important, a-t-il estimé, au lieu de continuer à penser que "c’est la faute de l’État". Car selon lui, "chaque Français doit être un acteur de la sécurité nationale", dit-il.
Dans cette lutte acharnée contre le terrorisme, Manuel Valls désigne clairement l’État islamique (EI) comme l’ennemi à combattre, y compris sur le front intérieur. "Nous n’avons jamais été confrontés à un tel terrorisme : la radicalisation de plusieurs milliers d’individus, 700 français ou résidents encore présents au Levant, 191 décédés en Irak ou Syrie et plusieurs centaines qui veulent revenir ou sont en transit", a-t-il affirmé sur le récit de L’Obs. Le chef du gouvernement appelle ainsi à être intraitable sur tous les signes de cet islamisme politique qu’il qualifie de radical et dévoyé. Pour ce faire, il faut se baser "sur le maillage psychiatrique, l’expulsion des prêcheurs de haine, la lutte contre la guerre idéologique de propagande sur internet", a-t-il souligné.
Face à la dérive populiste de ceux qui "courent derrière l’extrême droite", Manuel Valls se dit "frappé". "Je pense que l’unité - mais pas l’unité du Parti socialiste ou de la gauche - l’unité du pays s’impose plus que tout. Ce sera le sens de cette rentrée", a-t-il conclu.