Le délégué CGT, dont le licenciement a été validé par la ministre du Travail Miryam El Khomri, était accusé d’avoir bousculé un autre salarié en direction de Xavier Broceta, le DRH du groupe à l’époque des faits.
La ministre du Travail Myriam El Khomri se prononce enfin sur le licenciement d’un délégué CGT mis en cause dans l’affaire de la "chemise arrachée à Air France", rapporte Le Monde qui publie des extraits de son communiqué daté d’hier. La ministre affirme qu’à l’issue d’une minutieuse analyse des faits survenus le 15 octobre 2015 en marge du comité d’entreprise du groupe, et sur la base des éléments portés au dossier, "il ressort que la faute reprochée est d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé".
Ce délégué du personnel cité dans l’affaire de "la chemise arrachée" à Air France était sous le coup d’une procédure de licenciement pour faute lourde. Il était accusé d’avoir poussé et bousculé un autre employé en direction de Xavier Brosta, le Directeur des ressources humaines (DRH) du groupe, et de deux agents de sécurité. C’est à ce moment-là que le directeur avait eu sa chemise arrachée. Les images de cette journée de protestation des employés de la compagnie contre l’annonce d’une restructuration avaient fait la Une des médias du monde entier.
Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a réagi aux propos de Myriam El Khomri. Il a dénoncé une attitude "revancharde" du gouvernement. Pour lui, il s’agit d’une décision éminemment politique qui "désavoue la décision de l’inspection du travail". "Il est proprement scandaleux que la ministre casse cette décision", a-t-il ajouté.
Quatre employés de la compagnie ont été licenciés dans le cadre de l’affaire de "la chemise arrachée" à Air France. L’inspection du travail avait refusé d’autoriser le licenciement du cinquième, le délégué du personnel, mettant en avant que "les faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas d’établir l’existence d’une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l’entreprise".
Air France avait alors formulé un recours auprès de la ministre du Travail, conformément à ce que prévoit le Code du travail. La Direction générale du travail (DGT) avait décidé de procéder à un complément d’instruction, selon le ministère du Travail. Pour Myriam El Khomri, cette décision est "cohérente" avec celle liée au licenciement des quatre autres salariés. Le procès des cinq hommes se tiendra les 27 et 28 septembre prochains.