Le rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) révèle que 80% des 7,4 millions de personnes couvertes par les allocations familiales le demeurent d’une année sur l’autre.
Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Affaires sociales, quelque 4,1 millions de personnes percevaient, fin 2014, l’un des 9 minima sociaux alors en vigueur. En y ajoutant conjoints et personnes à charge, le nombre grimpait à 7,4 millions, soit 1 Français sur 9. Le RSA socle, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité spécifique (ASS) regroupaient à eux seuls 96% des allocataires de ces prestations sociales non contributives. Explications.
Les minima sociaux visent à assurer un revenu minimal sont. Ils sont versés aux plus défavorisés. Les minima sociaux et la conjoncture économique sont sensiblement liés : lorsque la dernière s’améliore, la distribution des allocations augmente moins. Ainsi, à partir de 2014, une hausse moins importante du nombre d’allocataires pour le revenu de solidarité active (RSA) et l’allocation de solidarité spécifique (ASS) a été constatée. En même temps la croissance se renforçait dans l’Hexagone. En 2013, 79% des minima sociaux et 73% des allocations logement étaient distribués aux 20% de Français les plus pauvres avant redistribution.
Selon la DREES ces minima sociaux contribuent fortement à réduire d’une part la pauvreté, d’autre part les inégalités. Prestations familiales et aides au logement réduisaient ainsi de 2,3 points environ le taux de pauvreté tandis que les minima sociaux avaient, eux, un impact de 1,6 point, en 2014. Après le versement des prestations sociales en 2014, la masse des niveaux de vie des 20% de Français les plus aisés était 4,3 fois plus importante que celle des 20% les plus pauvres, alors qu’elle était 8,1 fois supérieure en 2013.
Difficile de se passer des aides sociales une fois qu’on en profite, relève également la DREES. Parmi les bénéficiaires des minima sociaux, quatre sur cinq le demeurent d’une année sur l’autre. Par ailleurs, même parmi les anciens allocataires, beaucoup tendent à le redevenir après une autre détérioration de leur situation : par exemple, chez les plus de 35 ans, 50% des entrants dans le RSA socle en ont déjà été bénéficiaires. Des situations sociales compliquées qui tendent donc à s’ancrer dans le temps, et ce, alors que la part d’individus s’estimant pauvres a fortement grimpé entre 2014 et 2015, passant de 8 à 13%.
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