Une assistante a été licenciée pour faute lourde après avoir été vue sur des images de vidéosurveillance en train de prendre un parapluie utilisable dans le hall de son entreprise. Il pleuvait ce jour-là.
Après l’histoire de la caissière licenciée par Auchan à Tourcoing dans le cadre du vol par une cliente d’une boîte de sauce tomate à 0,85 euro, voici celle de l’assistante renvoyée pour avoir pris un parapluie cassé qui ne lui appartenait pas, rapporte Le Monde. Son employeur, l’Office public de l’habitat de l’Ain, à Bourg-en-Bresse, est allé jusque devant la Cour de cassation pour faire valider le licenciement. Mais la haute juridiction n’était pas d’accord, elle l’annonce dans un arrêt daté du 13 juillet que le licenciement était sans cause réelle et sérieuse.
Les faits eurent lieu le 12 avril 2012. L’assistance a quitté son bureau, à une heure où il pleuvait des cordes à Bourg-en-Bresse. Dans le hall d’entrée de l’immeuble, elle trouve, posé au sol, un parapluie et l’emporte avec elle, le croyant abandonné. Celui-ci se révèle être cassé et unitilisable. Arrivée chez elle, elle le jette. Il s’agit du parapluie d’une de ses collègues qui s’est plainte du vol de son parapluie.
La scène a été filmée par les caméras de vidéosurveillance de l’entreprise. Peu après, la salariée reçoit une convocation à un entretien préalable au licenciement assorti d’une mise à pied pour cause d’"appropriation de bien d’autrui". Cette sanction sera levée pour être reposée deux jours plus tard.
L’assistante reconnaît les faits dans un courrier à son employeur et a proposé de racheter un parapluie à sa collègue. Mais son employeur persiste et signe : elle est licenciée pour faute grave le 16 mai 2012.
Pour la cour d’appel de Lyon, selon son arrêt du 4 février 2015, le vol est caractérisé et la faute avérée. Et pour l’employeur, "même si l’objet soustrait est de faible valeur, ce vol est de nature à ruiner la confiance entre les salariés et le bon fonctionnement de l’entreprise".
La Cour d’appel de Lyon n’est pas d’accord avec l’employeur. Pour elle, la sanction est disproportionnée par rapport à la faute commise. "Le licenciement est privé de cause réelle et sérieuse". Après des années pendant lesquelles l’employée licenciée, qui a deux enfants à charge, a alterné chômage et contrats précaires. Elle avait été embauchée en CDI par l’Office treize mois avant cette histoire. Sa colère n’est pas retombée. "Je ne suis pas une voleuse", souligne-t-elle. "Cette affaire m’a bouffé cinq ans de ma vie, m’a rendue malade. Je n’ai jamais retrouvé de CDI", raconte-t-elle.