Pour se défendre de son dispositif de mettre en place une salle de code uniquement réservée aux femmes, la gérante d’une auto-école confie avoir reçu de nombreuses demandes allant dans ce sens.
Après la polémique sur le port de "burkini", l’annonce de l’ouverture de cette auto-école non mixte enflamme les internautes. L’établissement qui sera ouvert prochainement prévoit une salle de code réservée aux femmes qui le souhaitent. Le 7 août dernier, Sarah Bakar gérante des lieux a sorti l’annonce sur la page Facebook "Musulmans de Villefranche-sur-Saône". Elle a notamment informé la date de l’ouverture, le 22 août prochain avec cette phrase qui n’a pas été appréciée par la toile : "Avec bien sûr comme promis une salle de code réservée aux femmes". Elle a souligné plus loin sur le récit de RTL "les leçons de conduite seront effectuées par moi pour les femmes, et par un homme pour les hommes."
Le maire Les Républicains de Villefranche-sur-Saône, Bernard Perrut s’est dit "surpris et choqué d’apprendre par les réseaux sociaux qu’une auto-école qui va bientôt ouvrir dans sa ville, et porte le nom d’Auto-école de la mairie - puisqu’elle est située à proximité -, veuille accueillir de manière distincte les hommes et les femmes dans deux salles". L’édile n’a pas manqué d’interpeller le sous-préfet ayant accordé l’ouverture de cet établissement dont les valeurs ne répondent pas aux exigences de la ville de Villefranche. "J’affirme mon attachement et celui des élus de Villefranche aux valeurs de la République, à l’égalité homme-femme, et notre opposition à toutes les formes de communautarisme", a souligné Bernard Perrut dans un communiqué.
Aussitôt, la twittosphère réagit en dénonçant une mesure "communautariste". Cette annonce contestée par le maire de Villefranche-sur-Saône a été défendue par la gérante de l’établissement. Cette dernière explique avoir reçu de nombreuses demandes dans ce sens. Cet argument n’a pas convaincu les internautes qui n’ont pas hésité à se mobiliser pour s’opposer à l’initiative, rapporte Le Progrès ce jeudi. De son côté, Sarah Bakar regrette que la situation ait déclenché une polémique. "Je ne m’attendais pas à de telles réactions. Je voulais plutôt rester discrète avant l’ouverture, mais je fais face à un déchaînement de haine", a-t-elle déclaré au Figaro en rejetant les accusations de prosélytisme et de communautarisme à son encontre. Elle a ajouté que la salle principale sera ouverte à tout le monde, mais sa capacité d’accueil est d’une quinzaine de personnes. C’est pourquoi elle a décidé d’aménager une seconde salle derrière un mur porteur qu’elle ne pouvait pas abattre. "Je ne fais que répondre à la demande de beaucoup de jeunes filles de tous horizons et de toutes origines qui ne veulent pas être mélangées aux garçons, souvent un peu chahuteur à cet âge", a-t-elle conclu.
Alors Monsieur le Maire "@B_Perrut une auto école pas très laïque dans votre ville pic.twitter.com/XKrTqFIn5X
— Kerima Mendes (@kkerima) 17 août 2016
Villefranche réaffirme sa fermeté habituelle et son opposition à tout accueil distinct des hommes et femmes dans les lieux publics.
— Bernard PERRUT (@B_Perrut) 18 août 2016