Les musulmans du monde entier restent sur le ton de la protestation. Du continent africain au Proche-Orient jusqu’en Asie, la mobilisation est assez forte.
Près de deux semaines après les attentats, les musulmans du monde entier unissent leur force contre le journal satirique Charlie Hebdo. La mobilisation est parfois suivie de violences dans certains pays. Le monde vit dans l’incompréhension totale devant ceux qui prônent le droit d’un journal à ridiculiser la religion, quelle qu’elle soit, et ceux qui hurlent au blasphème.
Au Proche-Orient et dans le Caucase
En Tchétchénie, république musulmane du Caucase russe, la contestation anti-Charlie Hebdo a duré quelques heures ce lundi 19 janvier. Scandant "Allaouh Akbar", environ 800 000 manifestants selon les autorisés se sont rassemblés au pied de la mosquée de Grozny répondant à l’appel du dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov. Par ailleurs, à Gaza, on a recensé environ 200, des islamistes radicaux, qui ont proféré des menaces devant le Centre culturel français, avant l’arrivée des forces de l’ordre. Sur leur chemin, ils n’ont pas hésité à brûler le drapeau français tout en criant "Les Français en enfer" et "Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons", comme le cite Francetv Info dans ses colonnes de ce lundi.
En Afrique
Dans le continent africain, au Niger, qui a été le théâtre des manifestations les plus violentes contre les caricatures de Mahomet, la situation reste assez tendue suite aux émeutes tuant dix personnes. Près de 300 chrétiens bénéficient toujours d’une protection militaire à Zinder, où cinq personnes ont été assassinées vendredi. Au total, 45 églises ont été incendiées en plus de la destruction des commerces, des hôtels ainsi qu’une école et un orphelinat appartenant à des non-musulmans à Niamey. Trois jours de deuil national ont été décrétés par le gouvernement du Niger à compter de lundi en mémoire des victimes de ces émeutes.
En Asie
Le nombre de manifestants en colère ont manifesté aux abords de l’ambassade de France à Téhéran, en Iran, lundi, s’est élevé à 2000. Ces derniers ont scandé "Mort à la France", "Mort à Israël" et "Nous aimons le prophète". A Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan, quelques 500 participants ont effectué une marche et brûlé un drapeau français. Au Pakistan, environ 250 militants de la Jamaat-e-Islami, un des principaux partis islamistes du pays, ont crié "Mort à la France", "Mort à Charlie Hebdo", à Peshawar. De nombreuses manifestations parfois violentes s’y sont déroulées pendant trois jours, à travers le pays, où des drapeaux tricolores ainsi que des portraits de François Hollande et des caricaturistes de Charlie Hebdo ont été brûlées. Vendredi, la contestation s’est transformée en un affrontement devant le consulat français de Karachi, où un photographe de l’AFP s’est retrouvé grièvement blessé par balle.