Le nouveau ministre de l’Economie s’est dit prêt à autoriser les entreprises à déroger aux 35 heures dans une interview donnée avant sa nomination. Manuel Valls dit non.
S’agit-il de la première gaffe du nouveau ministre de l’Economie ?, s’interroge le site challenges.fr aujourd’hui. Dans tous les cas, Emmanuel Macron s’est fait rapidement remonter les bretelles ce jeudi. La primature a en effet fait savoir qu’il est hors de question de revenir sur la durée légale du travail à 35 heures après l’interview choc publiée par l’hebdomadaire Le Point.
Les services de Matignon affirment que le gouvernement "n’a pas l’intention de revenir sur la durée légale du travail à 35 heures, d’autant que l’organisation du temps de travail peut déjà être modulée dans les entreprises via des accords collectifs. La modification éventuelle du contenu de ces accords, en particulier des accords de maintien de l’emploi, relève de discussions entre partenaires sociaux. Le gouvernement respectera ce dialogue social". Emmanuel Macron "apportera toute son énergie et tout son talent au redressement économique de la France".
Harlem Désir a également nié une remise en cause des 35 heures aujourd’hui. "Il n’y a pas de projet de remise en cause des 35 heures. Il n’y a aucun projet de cette nature. Il y a en revanche une volonté de développer la négociation sociale dans les entreprises. La négociation sur la défense de l’emploi, sur l’aménagement du temps de travail, sur les seuils sociaux, mais pas de remettre en cause la durée légale du travail", a-t-il soutenu.
Emmanuel Macron avait affirmé dans son interview : "Là où être socialiste consistait à étendre les droits formels des travailleurs, la réalité nous invite à réfléchir aux droits réels de tous, y compris et surtout de ceux qui n’ont pas d’emplois. La clé de la relance, en France, est de libérer les énergies pour créer de l’activité", a-t-il assuré. La France souffre, selon lui, "de deux problèmes spécifiques et endémiques : notre compétitivité, particulièrement dégradée, et notre déficit budgétaire".
Depuis leur mise en place en 2000, les 35 heures hebdomadaires ont fait l’objet de plusieurs aménagements. En 2012, la durée hebdomadaire de travail des salariés à temps complet était donc de 39,4 heures, heures supplémentaires comprises, contre 40,7 heures en Allemagne et 40,4 heures dans l’Union européenne, selon l’Insee.