Une nouvelle drogue gagne du terrain à Mayotte. Il s’agit d’un mélange d’herbes dont le principe actif peut décupler une fois injecté du tétrahydrocannabinol.
Sur son site, Mayotte Orange croit connaître l’origine de l’escalade des violences observée sur l’île : il s’agirait d’une nouvelle drogue savamment concoctée par les dealers locaux.
Commandés sur le net, divers types d’herbes totalement inoffensifs comme l’eucalyptus peuvent ainsi devenir un cocktail détonant une fois mélangés à du tétrahydrocannabinol (THC), une molécule de synthèse en vente libre sur internet et commercialisée en toute légalité. Le quotidien en ligne évoque un stupéfiant « superpuissant » possédant des propriétés hautement psychotropes semblables à du cannabis de synthèse.
Très prisée par les toxicomanes, cette nouvelle drogue gagne du terrain à Mayotte et fait des ravages chez les jeunes, voire même chez les pré-adolescents âgés de 10 à 12 ans. Menant sa petite enquête, la rédaction de France Mayotte est parvenue facilement à se retrouver sur la piste d’un revendeur à Cavani, qui conditionne en petites dosettes sa mixture pour la modique somme de 20 euros l’unité.
« Oui, ça marche bien c’est 20€. Ce qu’il y a de bien c’est que tu peux te balader avec et te faire arrêter, les keufs ne verront rien c’est du tabac. Mais si tu l’allumes, c’est toi qui ne verra plus rien, tu vas décoller mon pote et pas redescendre ! », indique un revendeur, qui opèrerait notamment à M’Tsapéré mais également au cœur du chef-lieu de Mamoudzou.
Le site d’informations Mayotte Orange révèle que cette drogue « est suspectée d’être la cause des violences » sur l’île au Lagon au cours de ces dernières années. « Les cas d’hystérie, d’agressivité sont multiples, tout comme les hémiplégies, ces paralysies localisées ou ces comas que certains ont cru éthyliques… », détaille le journal dans son édition en ligne, qui évoque un danger pour la santé publique car « les cannabis de synthèse sont plus puissants, plus dangereux et surtout plus addictifs que le cannabis naturel ».
Dans un quartier de M’Tsapéré, les consommateurs d’une telle drogue seraient vite repérables et reconnaissables en raison de leurs comportements souvent excessifs : ils « font hurler les téléphones portables(…) », rapporte Mayotte Orange, qui décrit « des gosses dans un état second, agressifs, à vouloir se battre entre eux, avec tout le monde ne supportant pas qu’on les regarde, n’ayant visiblement plus peur de rien ».
« Ce truc te tue vraiment la tête, tu ne maîtrise plus rien, tu perds le contrôle », raconte un consommateur sous couvert d’anonymat, alors que les forces de l’ordre commencent à s’intéresser de plus près à ce phénomène.