Le dossier de Mayotte a été remis sur le tapis par le président des Comores au cours de son allocution sur la tribune des Nations unies. Il a dénoncé la violation du droit de circulation de ses compatriotes.
Plusieurs observateurs pensaient que le dossier de Mayotte s’était refermé en juin dernier après la première visite officielle de l’actuel président comorien en France. Cependant, Ikililou Dhoinine vient de relancer une nouvelle offensive diplomatique pour réclamer la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte.
En marge de son allocution sur la tribune des Nations unies, le chef de l’Etat comorien a dénoncé encore une fois « la violation par la France du droit inaliénable de circulation des personnes entre les îles comoriennes », avec l’instauration en 1994 du Visa Balladur, qui régule les allées et venues entre Mayotte et les autres îles voisines (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli).
"Ce visa qui a, à ce jour, entrainé la mort de près de 10.000 de mes compatriotes, fait du bras de mer, séparant Mayotte des autres îles, le plus grand cimetière marin du monde. Notre conscience commune nous oblige à agir vite", a affirmé le président comorien, Ikililou Dhoinine, ce mercredi 25 septembre à l’occasion de la 68ème session ordinaire de l’ONU à New York.
Ikililou Dhoinine a remis sur le tapis ce contentieux territorial et a promis de le réinscrire chaque année à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies, jusqu’au règlement définitif de ce différend.
Pour rappel, l’Union des Comores a été reconnue officiellement comme une nation indépendante au sein de l’ONU en 1975. Et la résolution onusienne ‘3385’ avait rappelé la nécessité de "respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé des îles d’Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli".
Pour autant, Mayotte, devenue département français depuis le 31 mars 2011, a réaffirmé son rattachement à la France, via une série de référendums adoptée à une large majorité par la population locale.
En juin dernier, Ikililou Dhoinine a effectué une visite officielle de trois jours en France pendant laquelle il a été reçu par son homologue français François Hollande au palais d’Etat de l’Elysée à Paris.