Le Défenseur des droits Dominique Baudis relance le débat sur la situation des mineurs isolés à Mayotte, regrettant le peu d’intérêt accordé à la politique d’aide sociale à l’enfance.
Au titre de son statut de "région ultrapériphérique" ou RUP, le 101è département doit soumettre d’ici novembre plusieurs dossiers aux instances européennes, en vue de l’obtention d’un financement de 200 millions d’euros.
« Pour le moment, aucun des dossiers ne concerne la situation des enfants », devait pourtant constater Dominique Baudis, outré par la politique budgétaire mahoraise.
D’ailleurs, le Défendeur des droits n’est pas le seul à avoir critiqué les 11 % accordés « aux dépenses d’action sociale et médico-sociale, y compris l’aide sociale à l’enfance ». La Chambre régionale des comptes de Mayotte avait également haussé le ton en août par rapport au budget du Conseil Général, rappelle Indian Ocean Times.
« Si de nouvelles recettes sont encaissées sur l’exercice, elles devront être affectées en priorité à ce domaine d’intervention qui constitue une compétence obligatoire du département », avaient insisté les juges financiers. Etant donné la situation actuelle, Dominique Baudis propose que l’Etat intervienne, ne serait-ce que provisoirement.
« La situation des enfants est si critique à Mayotte qu’il faudrait que l’Etat reprenne en main l’aide sociale à l’enfance, pour 2 ou 3 ans au moins, dans la mesure où le département ne peut plus y faire face », a-t-il préconisé dans un rapport présenté début septembre au chef de l’Etat.
Indian Ocean Times de rappeler que Mayotte compte 3.000 mineurs isolés pour 213.000 habitants, alors que dans l’ensemble du territoire français, on recense actuellement 4.000 à 8.000 enfants confrontés à une telle situation.