Pour la rentrée scolaire 2013-2014, les élèves de Mayotte n’ont droit qu’à environ la moitié des fonds alloués à leurs camarades de métropole.
Au cours d’une conférence de presse, le vice-recteur François Coux a procédé à la publication des chiffres de la rentrée 2013-2014, en présence du préfet Jacques Witkowski. A première vue, les élèves mahorais semblent mieux lotis cette année par rapport à la précédente année scolaire.
Le budget de l’Éducation Nationale à Mayotte a pratiquement triplé en une décennie, passant de 116,9 millions d’euros en 2003 à 333,3 millions d’euros en 2013. « Les dépenses de l’État pour l’enseignement ont triplé en 10 ans », se félicite le vice-rectorat de Mayotte.
Derrière cette apparence flatteuse se cache toutefois une réalité bien plus décevante, décrient les médias locaux. « 50% de fonds publics en moins pour les enfants de Mayotte », titre le site Mayotte Orange, qui dresse une vaste étude comparative entre les moyens affectés aux élèves mahorais et leurs homologues métropolitains.
A l’échelle nationale, la dépense moyenne par élève et par an est estimée à 5.870 euros dans le premier degré (maternelle et élémentaire), 8.370 euros par collégien, 11.470 euros par lycéen général et technologique et 11.840 euros par lycéen professionnel.
« Problème, ces chiffres nationaux sont calculés hors Mayotte, le 101ème département n’entrant pas dans la statistique globale … », commente le journal en ligne Mayotte Orange.
Concrètement, les enfants mahorais ne bénéficieraient qu’environ la moitié des fonds alloués à leurs camarades de métropole. Sur le 101e département, quelque 85 500 élèves sont officiellement inscrits cette année, dont 50 000 dans les établissements du premier degré et 35 000 dans les établissements du second degré.
Avec les 333,3 millions prévus, un élève a droit en moyenne à 3 900 euros sur l’ensemble de l’année scolaire, alors que dans les autres départements ce chiffre peut s’élever jusqu’à 9 387,5 euros. De ce fait, « il existe donc 5 487 euros d’écart entre un élève Mahorais et un Français lambda s’inscrivant dans la statistique nationale », analyse le site Mayotte Orange.
Cet écart se précise également si les calculs se basent sur le pourcentage des élèves. A Mayotte, le 1er degré représente 58,82% de la population scolaire et le 2nd degré 41,18%. Au regard du budget 2013 de 333,3 millions d’euros, quelque 196,05 millions d’euros sont consacrés au 1er degré et 137,25 millions au second, soit en moyenne 3 920 euros par élève par an au 1er degré et 3 921 euros par élève par an au 2nd degré, soit 50% en moins que les fonds dévolus aux élèves de métropole.
Selon Mayotte Orange, l’écart se confirme aussi si les calculs se réfèrent à la réalité mahoraise, où le secondaire coûterait environ 50 % plus cher que le primaire. Au final, chaque collégien ou lycéen mahorais coûterait à l’État 5 900 euros par an pour un budget global avoisinant les 206 millions.
Les fonds restants octroyés aux primaires s’établissent finalement à 127,3 millions, soit 2 546 euros par enfant et par an, alors qu’ils atteignent 5 870 euros par enfant par an partout en France, soit une différence d’environ 50%. Continuant de détailler ses calculs, le site d’informations Mayotte Orange révèle que « chaque collégien lycéen (mahorais) voit le budget du vice rectorat lui consacrer 5 881,5 euros par an lorsque partout ailleurs, le budget est de 10 560 euros par an. Là encore, l’écart est de 50% », étant donné que le second degré coûte 50% plus cher que le premier.