Victime d’une mauvaise presse, la destination Madagascar ne se vend plus comme avant. Les touristes étrangers, habituellement nombreux en cette période de haute saison, se font attendre.
La destination Madagascar pâtit de la mauvaise presse qui lui est faite, révèle Les Nouvelles, qui fait état d’une forte diminution de l’arrivée touristique. Victime d’une campagne médiatique et de l’opinion publique hostiles, le tourisme malgache traverse actuellement une passe difficile. « Des rumeurs ont pris le dessus sur la situation réelle qui prévaut » et ont fait fuir les touristes étrangers, constate le quotidien.
Les instances officielles ont redoublé d’efforts pour tenter de rétablir la réputation de la grande île, mais sans parvenir à des résultats concrets. Dans la capitale comme dans les villes côtières, les visiteurs, habituellement nombreux en cette période de haute saison touristique, se font attendre. Et pour cause, le tourisme ne fait pas bon ménage avec l’insécurité.
Sur l’île de Nosy-Be, théâtre d’un récent incident visant des touristes françaises, les plages sont quasi désertes et les hôtels se vident à vue d’œil. Le taux d’occupation hôtelière y est de 36,39% seulement, contre 50% en 2012, rapporte Les Nouvelles, évoquant le boycott de l’ensemble des touristes étrangers. « A ce rythme, les prévisions de 300 000 touristes pour cette année sont loin d’être atteintes » sur toute l’étendue du territoire national, commente le journal malgache.
A Nosy-Be, dont l’économie est fortement tributaire du tourisme, la situation s’avère des plus alarmantes. « On est aujourd’hui en pleine haute saison du tourisme et rien ne se passe. D’après nos chiffres, seul le tiers des chambres d’hôtels est effectivement rempli par semaine et 63,61% des lits sont inoccupés. Or, habituellement, c’est durant cette période que nous faisons le maximum pour booster le secteur », déclare Jaona Rakotonavahy, directeur de la promotion et du développement de l’office régional du tourisme de Nosy-Be.
Outre le spectre de l’insécurité, les effets de la crise financière européenne se font sentir du côté de l’industrie du tourisme à Madagascar. « Cette régression est due notamment à une dépendance du secteur du tourisme malgache au marché européen. Avec la crise en Europe, les touristes européens se font rares car ils préfèrent, soit rester chez eux, soit choisir des destinations moins chères », argumente Jaona Rakotonavahy.
Essayant de redorer l’image de Nosy-Be, le chef de district, Malaza Ramanamahafay dénonce une campagne de dénigrement dont fait l’objet l’île touristique. « Le taux de criminalité à Nosy-Be est très faible, c’est abusé de dire qu’il s’agit d’une destination à risques », fait-il valoir.