Suite à l’attaque terroriste qui a secoué Nairobi au Kenya, l’île Maurice ainsi que d’autres pays de l’Océan indien accentuent leur vigilance.
Les pays de l’Océan indien ne se sentent plus à l’abri après la dramatique attaque terroriste qui a visé la capitale kényane depuis samedi. L’île Maurice - de même que les pays riverains comme Madagascar ou les Seychelles -, craint d’être la cible de représailles suite à son engagement dans la lutte contre la piraterie maritime. Bien qu’aucun lien formel n’ait pu être établi entre « shebabs somaliens » et « pirates somaliens », le risque n’est pas écarté, rapporte L’Express de Maurice.
A Maurice, la vigilance est de mise et les forces de l’ordre sont sur le qui-vive. « Nous suivons ce qui s’est passé au Kenya de très près, tout comme les récentes attaques à la bombe à Madagascar », déclare dans les colonnes du quotidien mauricien un haut responsable de la police locale.
A Nairobi au Kenya, des miliciens shebabs, lourdement armés, ont attaqué un centre commercial, tuant au moins 68 personnes et blessant plus de 200 autres. Ces combattants islamistes, liés au groupe terroriste Al Qaïda, disent agir en représailles à l’intervention du Kenya en Somalie voisine depuis octobre 2011 contre des djihadistes somaliens, et réclament le retrait des troupes kenyanes.
A l’instar des autres pays engagés dans lutte anti-piraterie, Maurice et les Seychelles s’estiment être les plus menacés en raison du fait qu’ils font partie des rares pays au monde à avoir accepté de juger sur leur sol des pirates somaliens. « Douze pirates somaliens présumés se trouvent d’ailleurs dans les prisons mauriciennes dans le cadre de leur procès par une cour spéciale », souligne L’Express de Maurice.
Des mesures de sécurité ont été prises dans les pays de l’Océan Indien afin de prévenir tout risque d’attaque terroriste. Sur l’île sœur, l’unité anti-terroriste CTU (Counter Terrorism Unit) doit suivre de près la situation au Kenya avant de dresser un rapport à l’intention de toutes les instances concernées par la sécurité, dont le bureau du Premier ministre, comme l’explique le journal mauricien. La CTU a notamment établi la liste des lieux jugés à risques, comme le port, l’aéroport, des bâtiments officiels, des centres commerciaux…
De son côté, l’archipel des Seychelles a accentué la vigilance en mettant à profit sa collaboration avec les services de renseignements américains et européens, qui font partie des principaux acteurs de la lutte anti-piraterie dans la région Océan Indien. L’Express de Maurice, qui n’a pas cité ses sources, a assuré que les autorités mauriciennes et seychelloises « devraient forcément redoubler de vigilance », après l’attentat terroriste qui secoue le Kenya actuellement.