Jeudi 4 août à Paris, la Cour de justice de la République (CJR) a décidé d’ouvrir une enquête contre Christine Lagarde pour " complicité de détournement de biens publics et complicité de faux " dans l’affaire d’arbitrage qui a permis à l’homme d’affaires Bernard Tapie d’empocher 285 millions d’euros de dédommagements (400 millions avec les intérêts), des sommes en provenance des fonds publics. La dirigeante du FMI encourt 10 ans de prison et 150 000 euros d’amendes, mais l’enquête pourrait s’étaler sur plusieurs années.
Hier, la Commission des requêtes de la Cour de Justice de la République (CJR) a donné son feu vert pour ouvrir une enquête contre l’ex-ministre de l’Economie Christine Lagarde pour " complicité de faux " et " détournement de biens publics " dans le règlement de l’affaire qui avait opposé Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Ces chefs d’accusation sont passibles de 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Cependant, l’enquête pourrait durer plusieurs années. Ce qui ne devrait pas perturber Christine Lagarde dans ses nouvelles fonctions.
En ouvrant cette enquête, la CJR va tenter d’éclaircir le rôle joué par la patronne du FMI au cours de la procédure d’arbitrage. Les faits remontent à fin 2007. Christine Lagarde a décidé la désignation de trois juges-arbitres chargés de trancher sur l’affaire qui a opposé pendant douze ans Bernard Tapie au Crédit Lyonnais dans le cadre de la vente d’Adidas. En juillet 2008, l’homme d’affaires français s’est vu octroyer 285 millions d’euros de dédommagements puisés dans les fonds publics.
Dans le détail, le tribunal arbitral avait condamné le Consortium de réalisation (CDR) - gérant du passif du Crédit Lyonnais - à verser 240 millions d’euros de réparation à Bernard Tapie. S’y ajoutent 45 millions d’euros à titre de préjudice moral. Avec les intérêts, les sommes empochées par Bernard Tapie s’élèvent à 400 millions. Aujourd’hui, Christine Lagarde est mise en cause pour n’avoir pas interjeté un recours contre cette décision jugée très, voire trop favorable à Tapie.
Pour sa part, l’accusée se dit sereine et assure qu’elle a agi " en toute légalité ". Son employeur actuel, le Fonds monétaire international (FMI), ne semble pas agacé par cette affaire. D’après un communiqué transmis à la presse, Christine Lagarde a tout le soutien de l’institution.