Les industriels, les coopératives et les producteurs de lait français se rencontrent ce jeudi pour définir le prix du lait pour le compte des 3e et 4e trimestres 2010. Au cœur des discussions : l’application d’un protocole d’accord signé il y a un an, prévoyant une hausse de près de 10 %, soit l’équivalent de 31 euros de plus par 1 000 litres.
La rencontre dont le lieu est tenu secret intervient après l’échec des discussions de juillet et après les opérations de "stickage" dans les grandes surfaces ainsi que les appels au boycott des grandes marques lancés par les producteurs.
Si les éleveurs français réclament le relèvement de 10% du prix du lait, les industriels, eux, demandent la réduction de l’écart entre le prix du lait français et celui de son concurrent allemand, jugé moins cher. Ce qui constitue le point d’achoppement des précédentes négociations.
Les éleveurs demandent un prix du lait à 301 euros sur l’ensemble de l’année 2010, et un prix de 330 euros les 1.000 litres pour juillet 2010.
Jeudi dernier, deux fabricants de produits laitiers, en l’occurrence Bel (Vache qui rit) et Lactalis (camembert Président), ont accepté sous conditions d’accéder aux demandes des producteurs. Tandis que Bongrain et les coopératives Laïta et Sodiaal ont refusé de coopérer.
La plupart des transformateurs se disent favorables au relèvement des tarifs pour 2010 à condition que la compétitivité du lait français face au lait allemand se redresse dès 2011. En d’autres termes, les industriels souhaitent la prise en compte de la concurrence allemande dans la fixation du prix français, en 2011.
Les semaines précédentes, les producteurs excédés, soutenus par le syndicat " Jeunes agriculteurs ", avaient mené des campagnes d’étiquetage ou de stickage dans les grandes surfaces, invitant les consommateurs à ne pas acheter des produits laitiers.
Selon certains observateurs, la réunion de ce mercredi s’avère cruciale, voire décisive dans la résolution de la crise du lait en France.