Notre confrère journaliste Patrick Millan nous apprend qu’un couple de Métropolitains a été agressé. Des manifestations violentes se déroulent à Mayotte depuis hier matin. Petite Terre est le théâtre d’affrontements entre population et forces de l’ordre.
Le témoignage de Patrick Millan joint par téléphone :
« Hier en fin de journée, il y a eu une agression sur des M’zungu. Les M’zungus, ce sont ce que vous appelez à la Réunion, les zoreils. Un couple a été pris à partie. Il se rendait dans une école pour récupérer ses enfants. L’homme et la femme se trouvaient dans une fourgonnette.
Le Partner a été caillassé et fracassé avec des barres de fer. Les vitres ont été cassées. Le couple a été extirpé de la voiture. La femme a reçu des claques et l’homme a été roué de coups. Les gens criaient « les m’zungu, cassez vous ! »
Les gendarmes sont rapidement intervenus. Le couple a été placé sous la protection des forces de l’ordre à la gendarmerie de Pamandzi.
Concernant les échauffourées, elles ont continué toute cette nuit. A 23h30, il y a un transall qui est arrivé de la Réunion et qui s’est posé avec à son bord, un escadron, c’est-à-dire 120 gendarmes mobiles arrivés en renfort.
A l’atterrissage, le collectif à l’origine de la manifestation d’hier était sur place pour les accueillir.
Les gens étaient derrière les grillages de l’aéroport. Il y a eu confrontation visuelle, mais il n’y a pas eu d’échanges violents. À Petite Terre, l’affrontement a continué jusqu’à 2 heures du matin.
Il y a eu usage de gaz lacrymogène, en sachant que là-bas il y a des montagnes. Les gens peuvent s’y cacher facilement. Ils descendaient pour lancer des cailloux. Ça a chauffé de nouveau à 4 heures du matin. Depuis, la Préfecture annonce un retour au calme. De mon côté, je travaille avec deux correspondants qui nous tiennent au courant heure par heure en direct sur Kwezi FM.
Depuis moins d’une heure, il y a un groupuscule qui s’est reformé au niveau du rond-point du four à chaux qui se trouve du côté de l’Abattoir. Il y aurait du caillassage sur les gens qui passent.
Hier soir, le Préfet a appelé la population au calme. Il a demandé aux gens de rentrer chez eux. En même temps, le président du Conseil général a demandé de geler l’augmentation du prix de la barge ; il s’agit d’un des éléments de démarrage des manifestations d’hier. Il a aussi été décidé de retirer cette question de la session plénière qui a lieu ce matin ».