La naissance du Maloya remonte au temps des esclaves. Les premières femmes malgaches amenées de force à la Réunion par les colons célébraient la mémoire de leurs ancêtres au rythme du Maloya. C’est à la fois un chant, une danse et une musique ternaire qui est né au temps de l’esclavage et qui fut interdit jusqu’en 1982. Depuis hier, cette musique Péi est reconnue au niveau mondial à travers son classement au patrimoine de l’UNESCO.
Depuis hier, le Maloya réunionnais est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. Référencé comme "une forme de musique, un chant et une danse propres à l’île de la Réunion".
Cette démarche a pour but de sauvegarder cette forme culturelle en danger de disparition. Le référencer au patrimoine mondial lui assure une pérennité.
Le Maloya est à la fois un chant, une danse et une musique ternaire (mesure 6/8) qui est né au temps de l’esclavage sur la Réunion. Cette musique métissée a pris naissance à travers les esclaves d’origine malgache et ceux d’Afrique de l’Est qui étaient majoritaires dans les propriétés esclavagistes dès le XVIIIe siècle.
Appelé "danse des noirs, t’shéga, séga, le maloya porte son nom actuel depuis un peu plus de 100 ans au moment où les rythmes noirs se sont mélangés aux contredanses et autres quadrilles de blancs qui ont donné naissance au séga créole".
Le maloya a été interdit par l’administration coloniale pendant des décennies et c’est uniquement en 1982 que cette interdiction a été levée grâce à la mobilisation des grands ténors du maloyas tels que Waro qui a médiatisé et popularisé cette musique.
A l’origine musique des camps d’esclaves, des kalbanons, le maloya fut longtemps associé à la fête de fin de semaine des ouvriers agricoles qui se défoulaient en cachette au son des instruments ruraux que sont le roulèr, le kayamb, les percussions...
Le maloya est aussi et surtout lié au culte des Ancêtres, le servis malgas ou encore le servis kaf que l’on regroupe actuellement sous le nom de servis kabaré.
Le maloya "pilé" est une complainte, un chant accessible à tous, fait pour la danse, festif, véhiculant des thèmes de la vie quotidienne à l’inverse du maloya "roulé" qui est lié à des pratiques rituelles d’influences malgaches.
« Réellement, le maloya existe depuis l’esclavage. Cette musique de l’île de La Réunion, mélodie réservée aux noirs et qui se jouait dans "l’obscurité", est une musique qui a permis aux esclaves de résister pour exister. C’était un outil fondamental pour garder l’espoir d’une future liberté.
Cette musique regroupe des chants de complainte parlant de la douleur et de la souffrance des esclaves. La richesse de ce chant d’espoir qui fut si longtemps interdit est aujourd’hui reconnue au niveau mondial à travers son classement au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Même pendant la départementalisation, le maloya était interdit. Cette musique a donc traversé les siècles dans l’obscurité mais aujourd’hui, elle est mise en lumière.
Etouffé et oppressé jusqu’en 1982 - année de la reconnaissance officielle du 20 décembre 1848 comme date de l’abolition de l’esclavage à la Réunion -, le Maloya est aujourd’hui reconnu, chanté et reconnu au patrimoine mondial de l’Unesco.