Les autorités sanitaires refusent pour l’instant de parler d’épidémie. La maladie de l’homme courbé s’étend peu à peu aux différents quartiers de Saint-Paul. La Préfecture reçoit pratiquement chaque jour confirmation de nouveaux cas.
Pour l’instant le chikungunya se cantonne à la ville de Saint-Paul. Après la détection de plus de 13 cas pour le seul endroit de Plateau Caillou, la maladie gagne en terrain et descend vers la côte puisque deux nouveaux cas confirmés ont été recensés par l’ARS. Ils se situent à Saint-Gilles les bains. Le dernier bilan fait état de 15 cas et de 3 non avérés.
D’autres personnes malades en cours d’analyses seraient aussi atteintes du côté de Tan Rouge. Le chik ne s’est pas propagé pour l’heure aux autres villes de la Réunion. C’est en partie pour cette raison que l’ARS refuse de déclencher l’alerte épidémique.
Selon Marie Baville chef de service de la lutte anti-vectorielle à l’ARS (Agence de santé de l’Océan indien), « nous ne sommes pas dans la même configuration qu’il y a quatre ans. Cette fois-ci plus de 40% de la population est immunisée contre la maladie. Ces personnes vont donc faire barrière au chik ».
La mairie de Saint-Paul ne compte pas rester avec cette épée de Damoclès au-dessus de ses habitants, elle a entrepris un vaste programme de défrichage, ainsi qu’un traitement anti-moustique des abords de toutes ses écoles.
Lors de l’épidémie de chik de 2006, le premier foyer était parti de l’établissement religieux des filles de Marie aux Camélias. Le virus véhiculé s’était rapidement propagé à l’ensemble du quartier, de la ville puis de la Réunion.
De son côté les réunionnais doivent redoubler de vigilance et surtout de gestes anti-gîtes larvaires. Au hasard de leurs visites chez les particuliers, les agents de l’ARS ont découvert de nombreux nids de moustiques, preuve que la vigilance est en baisse dans la population.