Bien que l’expression populaire englobe tous les maux de tête, la migraine est une maladie à part entière. Aujourd’hui, les spécialistes estiment que 12% de la population française en souffre dont 9% de femmes et 3% d’hommes. C’est une maladie précoce puisque dans 90% des cas, elle survient avant 40 ans. Et pourtant seule une minorité consulte alors que les crises de migraine empoisonnent la vie de nombreuses personnes.
La migraine est une forme particulière de céphalée ou mal de tête. Elle se distingue par sa durée, son intensité et par différents autres symptômes : douleur ou forte pulsation. La migraine peut même aller jusqu’à provoquer des nausées, vomissements ainsi que des troubles de la vision. Mais surtout, elle se reconnaît par son aura. L’aura regroupe l’ensemble des manifestations physiologiques qui surviennent avant chaque migraine. Il peut s’agir d’anomalies visuelles telles que rétrécissement du champ visuel, apparition d’éclairs ou de lignes aux couleurs vives. Par ailleurs les autres symptômes de l’aura sont : la fatigue, la raideur au cou et la sensibilité accrue au bruit et aux odeurs.
L’aura est en général perçue pendant une demi-heure à une heure. Vient ensuite la phase douloureuse qui peut durer de 4 à 72 heures. La fréquence des crises varie d’une personne à une autre. Le plus souvent, elle se situe entre une et quatre crises par mois, durant moins de 24 heures. Des périodes de crises fréquentes alternent souvent avec des périodes calmes de plusieurs mois.
Comment reconnaître que vous êtes une personne à risque ? La migraine est à caractère héréditaire dans 80% des cas. Mais ce n’est pas le facteur en cause. Les femmes sont davantage touchées que les hommes en raison des influences hormonales. Les crises sont souvent liées aux menstruations. Ce sont les fluctuations hormonales qui déclenchent la migraine. Plus particulièrement la chute des hormones sexuelles à la fin du cycle menstruel. Par ailleurs, les crises sont plus importantes à partir de la puberté et elles disparaissent souvent à la ménopause. Au cours d’une grossesse, les migraines ont tendance à diminuer en intensité à partir du second trimestre.
En outre, il existe des facteurs déclencheurs de crise. Ils varient d’une personne à l’autre. Chacun doit alors apprendre à reconnaître les éléments qui provoquent sa migraine. Le stress et les émotions fortes sont les plus identifiés. Les autres facteurs sont : la fatigue excessive, les mauvaises postures, l’exposition permanente à une lumière vive ou l’inhalation d’odeurs inhabituelles (parfum ou fumée de cigarette).
Les aliments sont aussi des facteurs à risques. L’alcool, la caféine, les fromages, le chocolat et la charcuterie sont les plus souvent cités. L’histamine, une substance chimique présente dans ces aliments est incriminée. C’est un produit qui accélère la pulsation et le rythme cardiaque. Comme ces facteurs alimentaires varient d’une personne à une autre, c’est à chacun de déterminer les aliments auxquels nous sommes les plus sensibles. Il s’agit de les éviter ou de réduire leur consommation.
Malheureusement, il n’existe pas énormément de mesures préventives contre les migraines. Mais, il en existe une qui a toute son importance : tenir un « journal des migraines ». La première étape est de découvrir les éléments qui déclenchent les crises. Il faudra noter dans notre journal les circonstances entourant l’arrivée de chaque migraine. C’est-à-dire marquer tous les aliments consommés, les symptômes, la situation psychologique (stress…), les conditions extérieures… Consigner aussi toute autre information qui semble pertinente. La tenue de ce journal de bord nous aide à prendre conscience de ces phénomènes et permet d’identifier les facteurs déclencheurs. Ceci afin d’adopter des mesures préventives au niveau de l’hygiène de vie ou des habitudes alimentaires.
Chez certaines personnes, une meilleure gestion du stress peut s’avérer suffisante pour diminuer l’apparition des migraines. Enfin, sachez que les mauvaises postures et la sédentarité entraînent des contractures au niveau du cou et contribuent à rendre la migraine. Dans ces conditions, mieux vaut pratiquer régulièrement une activité physique. Elle diminue les tensions et favorise la détente. Au minimum, il faut faire 30 minutes marche par jour.