136 femmes sont porteuses de prothèses PIP (Poly Implants Protheses) à la Réunion. Antenne Réunion vous livre ici le témoignage exclusif de l’une d’entre elles, qui a commencé à ressentir des douleurs au niveau des seins 4 ans après la pose des implants et a été contrainte de les faire enlever.
Alors que la composition des prothèses PIP ne cesse de susciter de nouvelles interrogations et de faire scandale, le procès des principaux dirigeants de PIP s’ouvrira en octobre 2012 à Marseille. Les prothèses PIP, qui contiendraient de l’additif pour carburants et du gel industriel, ont également été posées sur des patientes réunionnaises. Selon les chiffres de l’Agence Régionale, 136 femmes réunionnaises sont porteuses de prothèses PIP. En exclusivité pour Antenne Réunion, une ancienne porteuse de prothèses a livré son témoignage poignant.
Alertée par les médias sur le danger des prothèses PIP, la jeune femme porteuse de prothèses que l’on appellera Marie, consulte à l’époque un spécialiste, car elle ressent de vives douleurs au niveau de la poitrine. "Lorsque j’ai entendu parler aux infos qu’il y avait un souci avec les prothèses PIP, je me suis renseignée pour savoir ce que j’avais comme prothèses. Ma chirurgienne n’étant plus là, partie comme par hasard, je me suis rendue compte que j’avais des PIP, c’est là qu’on a commencé à faire des examens." Des examens nécessaires car la jeune femme souffre depuis plus d’un an. "De toute façon j’avais mal, cela faisait un an que j’avais mal, c’était lourd, c’était dur. Je me suis rendue compte que c’était à cause de cela et que je devrais les enlever", raconte t-elle au micro Antenne Réunion.
Un véritable choc pour Marie, rattrapée par la réalité d’un scandale de santé publique qui ne va cesser d’enfler. Ses prothèses lui causent une vive douleur qu’elle subit quotidiennement. "Au bout de 4 ans, j’ai ressenti des lourdeurs, quand je me couchais, je sentais le poids, c’était vraiment pas agréable et cela faisait mal." Il y a deux ans, les choses empirent encore. "Cela a commencé à grossir, c’était trop douloureux surtout le sein droit, puis on s’est rendu compte que la prothèse s’était brisée et cela commençait à fuir". La jeune femme est alors confrontée à l’urgence d’agir. "J’ai eu pas mal de complications parce que déjà je n’avais pas les sous. Heureusement j’ai eu la chance d’avoir mes parents qui ont pu me prêter les sous." Réopérée pour mettre fin à son calvaire, "J’espère que toutes les femmes qui en ont pourront les changer assez vite".
Le 24 décembre dernier, une femme décédait en France à cause d’implants mammaires PIP défectueux. Une première dans l’hexagone révélée par une association de victimes. Un drame survenu alors que la société Poly Implant Prothèse (PIP), le fabriquant des prothèses mammaires défectueuses, avait été mise en liquidation judiciaire, et que son patron était déjà poursuivi pour fraude. En mars 2010, une enquête préliminaire du pôle santé du parquet de Marseille avait été ouverte, et dans le même temps, l’Agence des produits de santé (Afssaps) a ordonné le retrait du marché des prothèses mises en cause.
2400 plaintes ont déjà été déposées à l’encontre de la société PIP en France. A la Réunion, un numéro vert, le 002 62 97 97 88, a été mis en place par l’ARS depuis lundi. Cette ligne spéciale a été ouverte pour permettre aux femmes porteuses d’implants PIP d’obtenir des réponses à leurs nombreuses interrogations.