Première audience au civil dans l’affaire Nafissatou Diallo à New-York, et une audience au pénal à Lille dans l’affaire de proxénétisme du Carlton. Une journée chargée attend l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn mercredi 28 mars.
Mercredi 28 mars, Dominique Strauss-Kahn comparaîtra devant les juges de Lille en vue d’une mise en examen pour complicité de proxénétisme dans l’affaire du Carlton. Tandis que le même jour aura lieu à New York la première audience au civil de l’affaire Sofitel-Nafissatou Diallo.
L’ex-directeur du FMI sera convoqué à Lille "aux fins de mise en examen" pour "complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d’abus de biens sociaux". Sa convocation fait suite à une garde à vue qui s’est déroulée à la gendarmerie il y a un peu plus d’un mois.
Les magistrats français chargés d’instruire l’
affaire du Carlton tenteront notamment de déterminer si DSK savait que les femmes qui participaient à ses soirées libertines entre autres à Paris et à Washington, étaient des prostituées.
Selon une source proche de l’enquête, l’ancien patron du FMI aurait affirmé aux enquêteurs qu’il était loin d’imaginer que ces jeunes femmes puissent être rémunérées car elles "lui ont été présentées par des responsables policiers".
L’enquête en France a également fait ressortir que Dominique Strauss-Kahn n’avait pas payé lui-même ses rendez-vous galants, qui auraient été organisés et financés par deux entrepreneurs français impliqués dans cette affaire, dont Fabrice Paszkowski, responsable d’une société de matériel médical, et David Roquet, ancien directeur de Matériaux enrobés du Nord, une filiale du groupe de BTP Eiffage.
Ces deux hommes qui figurent parmi les huit personnes mises en examen dans ce dossier ont de leur côté démenti une contrepartie à l’organisation de ces parties fines, selon leurs avocats.
Néanmoins, DSK pourrait être poursuivi pour recel d’abus de biens sociaux si les juges parviennent à mettre au jour l’origine frauduleuse des dépenses liées à ses escapades.
Parallèlement : aux Etats-Unis, la Cour suprême du Bronx abritera la première audience civile de l’affaire du Sofitel dans laquelle l’ancien ministre français est accusé d’agression sexuelle par la femme de chambre Nafissatou Diallo. L’accusatrice de DSK s’est engagée dans ce nouveau terrain judiciaire après l’abandon des poursuites au pénal.
Pour les avocats de M. Strauss-Kahn, leur client ne peut pas être poursuivi au civil car il bénéficiait d’une immunité diplomatique totale au moment des faits.
Le juge Douglas McKeon en charge du dossier explique comment il dirigera l’audience : "Je donnerai à chacun des avocats (des deux parties) l’opportunité de défendre leurs arguments, et je leur poserai des questions. Et je rendrai ma décision dans les semaines qui suivront. Ce sera une décision écrite".
Si la cour reconnaît que DSK peut faire valoir cette immunité diplomatique, "c’est la fin de l’affaire", indique le magistrat américain. Dans le cas contraire, le juge se prononcera sur d’autres motions, portant notamment sur le retrait d’une partie de la plainte qui évoque d’autres agressions sexuelles présumées. A noter que Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallon ne sont pas tenus d’assister à cette audience.