Il y a un an, la jeune Coralie Palany mourait sous les coups de son compagnon. Ce vendredi, un rassemblement est organisé à l’Etang du Gol à l’initiative de sa famille et de ses proches. Le but est de dire stop aux violences conjugales.
La mort de la jeune Coralie Palany, 26 ans, a bouleversé la Réunion toute entière le 13 avril 2011. Mortellement poignardée par son ex-concubin Frédéric Lionie dans la salle de bain de son appartement de la Cité de l’Embarcadère à Saint-Louis, la jeune femme a laissé derrière elle deux petites filles, Candice 8 ans et Louna 18 mois.
Le jour du drame, c’est la meilleure amie de la jeune femme qui a retrouvé son corps inanimé gisant dans une mare de sang. Ses blessures ont montré qu’elle a reçu 7 coups de couteau, portés à différents endroits. Des coups vraisemblablement assénés par son ex-compagnon Frédéric Lionie, qui serait parti au travail après avoir commis l’irréparable. Selon les proches, le couple traversait une période de crise et la jalousie aurait poussé Frédéric Lionie à ce déchaînement de violence. Ce drame a choqué nombreux Réunionnais, révoltés et attristés devant cette terrible disparition.
Un an après, la souffrance des proches de la jeune femme est encore vive. Alors pour combattre la douleur, sa famille et ses amis organisent des actions à la mémoire de la jeune femme. Pour sensibiliser la population, dire stop aux violences conjugales et rendre hommage à Coralie, un lâcher de ballons est prévu ce matin au parking de l’Etang du Gol.
"C’est important pour nous de montrer qu’on ne l’oublie pas, qu’elle est toujours là dans nos coeurs", explique Marie-Lyne Palany, la mère de la jeune femme. Un devoir de mémoire, mais aussi une action "pour les autres femmes réunionnaises". "Il faut que la violence s’arrête. Quand un homme et une femme ne s’entendent plus, il faut qu’ils se séparent tout simplement", estime Marie-Lyne, encore très émue.
Si le temps est à la reconstruction, la douleur de la disparition de Coralie est encore à vif. Les deux enfants de Coralie ont du apprendre à vivre avec ce drame. Louna, née de l’amour entre Coralie et Frédéric, vit désormais chez sa grand-mère. "Elle a été suivie par un psychologue et aujourd’hui elle a trouvé ses repères et grandit avec nous", raconte Marie-Lyne. L’aînée, issue d’une première union, est retournée vivre avec son père en métropole.
De leur côté, les enquêteurs continuent leur travail et la justice suit son cours. Après la reconstitution des faits sous tension le 23 septembre dernier, la justice a décidé de ne pas retenir la notion de préméditation à l’encontre de l’ex compagnon violent. Une décision que ne comprend pas la mère de la victime. "Pour moi, il avait préparé son coup, il l’avait dit qu’il voulait la tuer", assure Marie-Lyne, déçue par cette avancée de l’enquête.
"Je lui avais dit de ne pas retourner chez elle", se rappelle Marie-Lyne très émue. "J’avais senti que le pire allait arrivé". Toujours terrassée de douleur, la mère de Coralie ne cache pas son ressentiment à l’encontre du meurtrier présumé de sa fille. "J’ai perdu ma fille, j’ai toujours de la haine et de la colère à l’égard de Frédéric Lionie, c’est très difficile. Elle ne méritait pas ça", explique t-elle.
Ce matin, proches et membres de la famille de Coralie Palany ont prévu de se retrouver pour un lâcher de ballons symbolique à partir de 9 heures sur le parking de l’Etang du Gol côté mer. Tout le monde est invité à participer à cette action. Une messe sera également célébrée à l’heure de midi à l’église de Saint-Louis.