Les pêcheurs ne se sont pas rués à la chasse aux requins non seulement par peur de sanctions, mais aussi parce que l’activité n’est pas rentable. La revente de requins est compliquée car sa chair peut-être toxique.
La chasse aux requins est ouverte à Saint-Leu, mais dans le port c’est loin d’être la ruée aux squales. Pour cause, la pêche aux requins peut s’avérer difficile et sa revente dangereuse.
En effet, la chair du requin est susceptible d’être contaminée par la ciguatoxine. La ciguatera est une forme d’intoxication alimentaire par les chairs de poissons contaminés par des micro-algues présente dans les récifs coralliens. Comme de nombreuses toxines naturelles et artificielles, la ciguatoxine s’accumule dans les organismes et sa concentration augmente au fur et à mesure que l’on monte les échelons de la chaîne alimentaire.
Cette toxine peut être présente dans la chair de requins, d’où l’interdiction de revendre le squale dans les poissonneries. Le docteur Pierre Vidal déconseille d’ailleurs d’en consommer. Une intoxication peut provoquer des vomissements, de la diarrhée, ou encore des douleurs abdominales.
L’intoxication peut, dans les cas les plus graves, être mortelle. Il suffit d’ingurgiter un millionième de gramme de la toxine pure pour qu’elle soit fatale à l’homme. A La Réunion, même si des cas d’hospitalisations dus à cet empoisonnement ont déjà été enregistrés, aucun cas mortel n’a été relevé jusqu’à présent.
Mais la vigilance reste de mise et depuis de nombreuses années, les requins ne se vendent plus sur les étals des poissonneries. A la Réunion, seuls les requins mako ou pointes blanches sont quelques fois pêchés. Si aucune victime n’a été déplorée à La Réunion à cause de la ciguatera, la toxine aurait déjà fait de nombreuse victimes à Madagascar liées à la consommation de requins.