Un Réunionnais, en vacances aux Seychelles, se trouvait sur la plage de Praslin le 1er août dernier. A quelques mètres de lui, un homme d’une trentaine d’années, visiblement attaqué par un requin, a subitement appelé au secours, avant de perdre son sang et de succomber à ses graves blessures. Un Réunionnais présent sur la plage au moment du drame a souhaité témoigner.
Le 1er août dernier, un touriste français de 36 ans est mort sur la plage de Praslin aux Seychelles, suite à de très graves blessures au ventre et aux jambes, ressemblant à des morsures de squales. L’enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes du drame. L’hypothèse d’un choc avec une hélice de bateau a également été évoquée. Mais Dominique Pothin, réunionnais d’origine, qui se trouvait sur la plage avec sa femme au moment précis du drame, dément complètement ce scénario qu’il juge "aberrant". Selon lui, cela ne fait aucun doute, le touriste français a été la victime d’un squale. Souhaitant témoigner pour expliquer qu’en aucun cas, le touriste français n’avait pris des risques inconsidérés, il a répondu à nos questions.
Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est passé sur la plage de Praslin le 1er août dernier ?
En vacances aux Seychelles avec ma femme, je me baignais sur la grande plage de sable blanc de Praslin. Il y avait près de 200 personnes sur la plage. Tout d’un coup, un homme qui se baignait à environ 40 à 50 mètres du bord et à une vingtaine mètres de nous, a commencé à s’agiter. Il a eu un rire nerveux. Au début nous avons pensé qu’il s’amusait avec un camarade donc rien de dramatique, mais cela restait bizarre. Tout d’un coup, il a levé le bras et a distinctement crié "requin". Puis, il a disparu vers le fond, comme happé par l’eau. Ensuite, son corps est remonté vers la surface et nous avons vu la mer complètement rougie par son sang. Quand j’ai vu autant de sang, je me suis dit instinctivement qu’il ne s’en sortirait pas.
Quelle a été votre réaction et celle des personnes autour ?
Bizarrement, cela s’est passé extrêmement vite, il n’y a pas eu de mouvement de panique, les gens observant la scène n’ont pas compris tout de suite ce qu’il se passait. Ils sont restés prostrés, interloqués par ce qu’ils voyaient sans être sûrs de bien saisir ce qu’il se passait. Puis, deux pêcheurs dans une barque, des Seychellois vraisemblablement, sont allés le secourir. Ils l’ont tiré de l’eau puis l’ont placé dans leur barque avant de le ramener sur la plage.
Directement je suis allé voir au restaurant tout proche pour que les secours soient alertés. Quelqu’un avait déjà appelé l’ambulance. Une femme a tenté de lui porter au secours, les autres personnes restaient en retrait, certains pleuraient ou marchaient hagards. Moi, je n’ai pas voulu voir, ma femme s’est approchée et elle a été extrêmement choquée par ce qu’elle a vu. L’homme avait perdu une importante partie de son ventre et du haut de ses cuisses. Quelques minutes après, quelqu’un a dit "ça y est c’est fini", il était mort. L’ambulance est arrivée après son décès.
Pourquoi excluez-vous l’hypothèse d’une hélice de bateau ?
D’abord, pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait aucun bateau à proximité. Ensuite, je l’ai clairement entendu crié "requin". Enfin la taille des blessures laisse penser que c’étaient des morsures. Ce qui m’a le plus choqué, c’est le contraste entre le décor paradisiaque et agréable dans lequel nous étions et la violence du drame. Les conditions étaient idéales. Il était 15h30 environ, le temps était magnifique, la mer calme. Jamais je n’aurais imaginé qu’une telle catastrophe puisse se produire. Personne n’aurait pu anticiper une telle attaque.
Quelle a été votre première pensée au moment où vous avez compris ce qui s’était passé ?
Même si j’étais à quelques mètres de la scène, je n’ai pas pensé à moi ou à ma compagne en premier. J’ai d’abord pensé à mes deux fils. Ils ont 16 et 19 ans et il y en a un qui aime beaucoup se baigner, faire des activités nautiques. Je voyais les jeunes ados sur la plage et j’ai pensé très fort à mes fils. Pour l’instant, je ne suis pas retourné me baigner. Je pense avec tristesse à la famille de ce jeune homme.