Au terme d’une audition de plusieurs heures avec les trois juges d’instruction lillois en charge de l’affaire du Carlton, la mise en examen de Dominique Strauss-Kahn a été décidée lundi 26 mars dans la soirée. Il est par contre ressorti libre du palais de justice en échange d’un versement d’une caution fixée à 100 000 euros. Dès l’annonce du verdict, les avocats de la défense ont déclaré que leur client fera appel de la décision.
La comparution de DSK devant les juges dans le cadre de l’affaire du Carlton a été avancée de 48 heures. Lundi 26 mars en début d’après-midi, lui et ses avocats se sont rendus, dans la plus grande discrétion, au parquet de Lille pour répondre à la convocation des trois juges chargés de cette affaire de proxénétisme, rapporte Le Figaro.
Dans la soirée, les magistrats ont statué sur sa mise en examen et son emplacement sous contrôle judiciaire, notamment pour « proxénétisme aggravé en bande organisée ». Les juges ont soutenu que l’ancien patron du FMI a « aidé, assisté ou protégé la prostitution d’autrui ».
De leur coté, ses avocats persistent sur le fait que leur client n’est « coupable d’aucun de ces faits » qui lui sont reprochés. Il n’a « jamais eu la moindre conscience que les femmes rencontrées pouvaient être des prostituées », rajoutent-ils en dénonçant un « détournement » de l’infraction de proxénétisme « à des fins moralistes » et le recours à des « moyens policiers et judiciaires colossaux à la seule fin d’inventer puis de pourfendre ce qui serait un délit de luxure ».
« Nul ne peut ainsi comprendre l’application de la notion de proxénétisme à sa situation. Il est encore plus invraisemblable et contraire au sens commun d’utiliser des notions de bande organisée ou de réseau pour une simple activité libertine », ont-ils déploré.
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A raison de ces seuls comportements qui ne devraient regarder que lui, M. Strauss-Kahn se trouve ainsi, en grande partie à raison de sa notoriété, jeté au bûcher et ce par un étrange hasard du calendrier, à moins d’un mois d’une échéance électorale majeure », ont-il entre entres fait remarquer.
Un appel de cette décision sera donc engagé d’ici peu car selon eux, « M. Strauss-Kahn est poursuivi sur le fondement d’une infraction qui n’existe pas ».
Mercredi 28 mars, une autre bataille juridique attend l’ancien favori de la présidentielle française. Il s’agit de la procédure civile que les avocats de la femme de chambre new-yorkaise ont intentée contre lui. Là encore, le procès risque de lui coûter assez cher.
L’audience de demain pourrait effectivement aboutir à un consensus entre les deux parties protagonistes en vue d’un acquittement de dommages et intérêts à verser à la plaignante.