L’Ikebana est un art floral japonais. Le principe est de faire vivre les fleurs mais aussi de se ressourcer à partir de celles-ci. Contrairement aux occidentaux qui tentent d’allier plusieurs fleurs et couleurs dans l’unique objectif d’obtenir un ensemble agréable à regarder, l’Ikebana va plus loin en se souciant réellement de la position des éléments qui entrent dans la composition du bouquet à savoir les tiges, les feuilles, les branches, les grains, les herbes et le vase.
Comme tout art oriental, l’Ikebana, outre sa destination décorative, a une fonction d’évocation poétique de la beauté naturelle. Les différentes formes qu’on peut rencontrer varient en fonction de l’idée qu’on veut lui attribuer, ou seulement en relation avec la destination finale de la décoration.
Durant ses années d’évolution, les styles d’Ikebana comprennent des styles contemporains et des styles traditionnels. En l’occurrence, le style Rikka est un style traditionnel composé d’un élément central de base autour duquel s’émergent d’autres éléments formés de branches disposées en asymétrie.
Le style Chabana privilégie plutôt la simplicité en n’utilisant qu’une ou deux fleurs disposées dans un petit récipient. Parmi les styles contemporains, on peut distinguer le shakei et le moribana plus spécialement destinés à la décoration qu’à l’évocation philosophique.
La réalisation d’un Ikebana requiert quelques techniques de base. Il faut avant tout penser à préserver le plus longtemps possible la fraîcheur des plantes utilisées. Vous pouvez entre autres brûler, bouillir ou écraser la base des tiges ou encore utiliser des produits chimiques (l’eau de javel par exemple).
La méthode la plus simple est le mizugiri qui consiste à couper les tiges dans l’eau avant son utilisation immédiate. Les fleurs et feuilles fanées peuvent être immergées pendant plus de 30 minutes dans l’eau pour leur redonner vitalité et fraîcheur. Les types d’Ikebana les plus pratiqués sont le moribana et le nageire. Le moribana est réalisé dans un support peu profond avec des pointes (kenzan), et le nageire dans un autre en hauteur à l’instar des vases qu’on peut rencontrer quotidiennement.
Si vous choisissez de réaliser un moribana, vous avez recours au kenzan (support à pointes) pour fixer les plantes. Appliquez une coupe horizontale sur la tige de la fleur pour l’implanter sur les pointes. Pour les branches épaisses, couper la tige en diagonale puis la fendre verticalement à la base, l’implanter en position verticale sur les pointes. Inclinez ensuite la tige du côté voulu. Une pièce courte est attachée à la base des matériaux fins comme les herbes avant leur pose sur le kenzan.
Si vous voulez réaliser un nageire, les tiges sont directement posées à l’intérieur du support. Distinguez ainsi ce qu’on appelle l’oridome (pliage de la tige et pose directe à l’intérieur du support), le kiridome (tige coupée et directement placée contre la paroi), le yoko-waridome et le tate-waridome (attache de la tige avec un tuteur).
Le dernier point à prendre en compte est le choix du support (vase, bol, assiette, bambou, gourdes…). Vous devez toujours penser qu’il fait partie intégrante de l’esthétique de la décoration que vous voulez réaliser.