Le président ivoirien Alassane Ouattara effectue actuellement une visite d’Etat de trois jours à Paris. Ce jeudi soir, il sera reçu par son homologue français Nicolas Sarkozy au palais de l’Elysée, où un tête-à-tête, suivi d’un dîner sont prévus. L’occasion est pour le dirigeant ivoirien de remercier de vive voix son hôte pour l’intervention de la France qui l’a aidé à accéder au pouvoir l’an dernier, alors que son prédécesseur Laurent Gbagbo refusait de lui céder le fauteuil présidentiel.
Arrivé à Paris mercredi, le président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara a été accueilli avec tous les honneurs propres à une visite d’Etat digne de ce nom. Ce jeudi vers 17 heures, il sera reçu à l’Elysée par le président français Nicolas Sarkozy, avec qui il a rendez-vous à 20 heures pour un dîner. Lors de leur rencontre, les deux hommes devraient évoquer plusieurs dossiers de coopération notamment dans les domaines économiques, politiques et diplomatiques. La reconstruction de la Côte d’ivoire et la réconciliation nationale seront au centre de cette visite de trois jours.
Mais avant tout autre chose, Alassane Ouattara est venu à Paris pour remercier personnellement Nicolas Sarkozy pour son rôle dans le dénouement du conflit ivoirien. "Je viens d’abord remercier le président Sarkozy et son gouvernement pour l’intervention menée en avril sous mandat des Nations Unies. Sans elle, il y aurait eu en Côte d’Ivoire, un génocide pire qu’au Rwanda. Abidjan, c’est 6 millions d’habitants. Tel que c’était parti, on aurait pu avoir un million de personnes assassinées", affirme Alassane Ouattara dans un entretien accordé au quotidien Le Monde.
"Cette visite d’Etat constitue pour nous quelque chose d’important, parce que ce sont les retrouvailles franco-ivoiriennes ", renchérit Aly Coulibaly, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France. "Et nous avons la volonté aujourd’hui, d’établir un véritable partenariat avec la France. Ce sont de nouvelles relations, basées sur la confiance et le respect mutuel", poursuit le diplomate ivoirien sur la radio RFI.
Le clou de la visite d’Alassane Ouattara sera la signature d’un nouvel "accord de défense et de sécurité" entre la France et la Côte d’Ivoire.
La force française en Côte d’ivoire "Licorne" qui comptait 1.600 soldats au temps fort de la crise post-électorale n’est composée que de 450 hommes actuellement. Et au final, ils ne seront plus que quelque 300 militaires à rester sur place pour assurer la formation de l’armée ivoirienne. "La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle. Je comprends les contraintes budgétaires, mais Paris doit bien prendre en compte la fragilisation de l’Afrique du Nord", déclare le président ivoirien au journal Le Monde.
En 2011, la France a pris le devant de la scène diplomatique pour demander l’intervention des casques bleus pour mettre un terme au contentieux électoral en Côte d’Ivoire. Une intervention qui a abouti à l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui refusait de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara. La crise ivoirienne a fait plus de 3000 morts, selon les chiffres officiels.