La cour d’assises de Paris qui a jugé les six pirates du voilier français "Carré d’As " s’est montré clémente en prononçant des peines plus légères que celles requises. Le verdict va d’un acquittement à des condamnations de 4 à 8 ans de prison seulement, alors que l’accusation avait demandé des peines " particulièrement lourdes " de 6 à 16 ans de réclusion.
Mercredi 30 novembre 2011, la cour d’assises de Paris a prononcé un acquittement et cinq peines de 4 à 8 ans de prison dans le procès des six pirates Somaliens jugés pour la prise d’otages du voilier Carré d’as en 2008 dans le golfe d’Aden.
Les six pirates somaliens poursuivis pour la prise d’otage du couple Français Jean-Yves et Bernadette Delanne en 2008 ont demandé pardon mercredi lors de leur comparution devant la Cour d’Assises. Et à l’issue du procès, les deux victimes françaises ont eu la bienveillance de serrer la main de leurs anciens ravisseurs et solliciter la clémence de la justice française.
En 2008 dans le golfe d’Aden, le voilier Carré d’As a été capturé par des pirates somaliens qui ont retenu en otages pendant deux semaines ses deux occupants : un couple de Français, Jean-Yves et Bernadette Delanne.
Les époux Delanne avaient été libérés sains et saufs, tandis qu’un pirate avait été tué et six autres avaient été arrêtés puis incarcérés en France. Aujourd’hui, ces derniers ont demandé pardon à leurs deux victimes françaises. "Je demande à M. et Mme Delanne de me pardonner pour le tort que je leur ai causé", déclare un des pirates, Cheik Nour, profitant d’une dernière prise de parole accordée aux accusés.
"Je leur souhaite une bonne et longue vie", poursuit un autre répondant au nom de Yacoub. Ce pirate repentant espère que "la sentence sera la plus clémente possible". Tandis qu’un autre a juré qu’il "ne recommencerait pas", et un quatrième a demandé pitié à la cour étant donné sa situation de père de six enfants. Quant au plus jeune d’entre eux, Youssouf, mineur au moment des faits, il a souhaité que lui soit donnée "l’opportunité de refaire sa vie en France". "Merci", glisse-t-il dans un français hésitant, tout en demandant serrer la main aux époux Delanne.
A l’issue de l’audience, Jean-Yves Delanne, 63 ans et son épouse Bernadette, qui habitent en Polynésie, se sont levés de leurs sièges et sont allés vers le box des accusés pour saluer un à un les six hommes. "Bon courage", leur a dit Bernadette Delanne. La Cour d’assises a rendu son verdict en fin de journée.