La loi votée jeudi 13 octobre au soir par le Parlement turc concerne les journaux, radios et télévisions ainsi que les réseaux sociaux.
Le Parlement en Turquie a voté dans la soirée du jeudi 13 octobre une loi sur la désinformation à l’approche des élections générales de juin 2023. Toute divulgation "d’informations fausses ou trompeuses" est désormais passible d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison. La loi vise les journaux, radios et télévisions, ainsi que les réseaux sociaux et les sites internet. Ces derniers sont d’ailleurs appelés à dénoncer et à livrer les informations personnelles de leurs usagers accusés de propagation de fausses nouvelles, rapporte Le Figaro.
Le débat concernant les 40 articles de ce texte déposé en mai par les députés AKP - le Parti du président Recep Tayyip Erdogan et baptisé "loi sur la presse" a commencé début octobre. L’opposition qui dénonce une "loi de censure" a déposé de nombreux amendements, mais sans obtenir gain de cause. Aux dernières heures des débats, Burak Erbay, député du parti CHP (social-démocrate) d’opposition, s’est adressé aux jeunes turcs qui voteront pour la première fois en juin. Votre seule liberté est ce téléphone dans votre poche, où vous avez Instagram, YouTube, Facebook. "Aujourd’hui, 12 octobre, si la loi est adoptée par ce Parlement, vous pourrez les casser comme ça, mes jeunes frères. Parce que vous ne pourrez plus vous en servir.", a-t-il lâché après avoir brandi son smartphone et l’a écrasé d’un coup de marteau, rapporte France24.
D’après le classement 2022 de RSF, la Turquie se trouve au 149e rang sur 180 pays pour la liberté d’informer. "La Turquie entre dans des temps difficiles : chacun sera touché par cette loi" a tweeté jeudi soir l’avocat et codirecteur d’une association de défense de la presse (MLSA), Veysel Ok.
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