Vendredi 31 août, Alexandre Zakhartchenko, le principal chef séparatiste prorusse de l’est de l’Ukraine a été tué dans une explosion dans un café à Donetsk. Les autorités de la région dénoncent "un acte terroriste".
Les agences de presse russes ont annoncé vendredi, le décès du principal dirigeant des séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, Alexandre Zakhartchenko (42 ans). Le chef rebelle a été touché par l’explosion d’une bombe dans le café Separ, situé à proximité de sa résidence au centre de Donetsk, vers 17 h 30 locales (14 h 30 GMT). Un autre responsable séparatiste, Alexandre Timofeev a également été blessé.
Selon l’agence de presse des séparatistes, DAN : "Le dirigeant de la République populaire de Donetsk (DNR), Alexandre Zakhartchenko, est mort dans une attaque terroriste". Les circonstances seraient en train d’être éclaircies. Denis Pouchiline, perçu comme un successeur potentiel, a promis que la mort de son chef sera vengée.
L’arrestation de plusieurs personnes aurait été immédiatement annoncée selon Le Monde. Parmi elles, des "saboteurs ukrainiens" qui se trouvaient dans un véhicule garée près des lieux de l’explosion. L’un des gardes du corps du chef de guerre est aussi soupçonné. Il serait soudainement introuvable. Le "régime de Kiev" est également accusé d’être derrière cette action.
Dès le début du conflit entre l’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses, Alexandre Zakhartchenko, ancien mécanicien, puis homme d’affaires lié au Parti des régions de l’ex-président Viktor Ianoukovitch était devenu chef de guerre. Après la proclamation de l’indépendance des territoires rebelles de l’est de l’Ukraine en novembre de cette même année, il était élu président de la DNR.
En février 2015, Alexandre Zakhartchenko avait signé les accords de paix de Minsk, sous l’égide de Paris et de Berlin, mais avait aussitôt refusé de respecter le cessez-le-feu dans la région de Debaltseve.
Il alternait depuis les déclarations conciliantes et les menaces de lancer de grandes offensives contre les forces de Kiev. Il avait également menacé une proclamation d’ un Etat indépendant sur le territoire séparatiste, la Malorossia en 2017.
Ces dernières années, plusieurs chefs de guerre séparatistes ont été tués, en plus d’Alexandre Zakhartchenko. Les services spéciaux ukrainiens ont été systématiquement accusés d’en être responsable.
Les chefs cosaques Pavel Dremov et Alexandre Bednov "Batman", prorusses mais en litige avec les autorités rebelles avaient été assassinés dans un attentat à la voiture piégé et dans une embuscade en 2015.
En octobre de l’année suivante le chef de guerre Arseni Pavlov avait succombé dans l’explosion d’une bombe posée dans l’ascenseur de son immeuble avec son garde du corps.
Mikhaïl Tolstykh, le chef militaire connu sous son nom de guerre "Guivi" est aussi mort dans une explosion dans son quartier général à Donetsk, en février 2017.