L’Office National des Forêts est victime de restriction budgétaire. En 15 ans, un tiers des effectifs a disparu. Les syndicalistes s’inquiètent de l’avenir de cette institution. L’ONF c’est la préservation de la biodiversité sur 900 km de sentiers. Dans leur combat, les salariés ont le soutien de la députée Ericka Bareigts.
L’importante baisse d’effectif depuis plusieurs années inquiètes salariés et syndicat de l’Office National des Forêts (ONF).
En effet, cette année l’ONF compte 240 postes contre 346 en 2003. Cette perte de postes à engendrée une réorganisation assez compliquée puisque des salariés occuperaient 3 à 4 postes en même temps.
Ce sont 900 kilomètres de sentiers qui accusent le coup d’une baisse de personnel et de moyen.
Olivier Teyssedre, technicien forestier territorial et secrétaire d’union de section Réunion / Mayotte du Snupfen solidaires, déclare : "On a eu sur les postes cette semaine la commission paritaire qui est sortie pour les mutations des personnels et on s’aperçoit que les autres DOM/TOM sont présents et La Réunion il aurait dû y avoir 4 postes proposés et ils ont disparus sur la liste."
Selon le technicien, en plus des annonces vus dans la presse où la direction annonçait qu’il n’y aurait que 4 postes supprimés, il y a des postes supplémentaires qui sont gelés et pourraient peut-être disparaître. "Il y a aussi les postes d’ouvriers, on a déjà une trentaine d’ouvriers qui partent en retraite non-remplacée."
"Normalement, on savait qu’il y avait déjà depuis quelques mois des collègues partis en retraite dont les postes allaient être proposés sur la CAP d’automne 2018. Cette CAP devait permettre à différents personnels par les commissions de pouvoir demander ces postes. Mais depuis 2 jours on s’aperçoit que sur les tableaux, il n’y a aucun poste présenté."
Il ajoute : "C’est une volonté de la direction générale de retirer les postes dans un certains nombres de régions dont La Réunion pour ne pas les présentés et qu’ils ne soient occupés par personne."
Selon Olivier Teyssedre, ces suppressions et gels de postes sont justifiés par la direction comme une volonté de voir la masse salariale être "la variable d’ajustement".
"Même si la direction générale fait des choix, elle s’aperçoit que certains sont beaucoup plus couteux que prévu. De ce fait les personnels sont répercutés sur la baisse des postes."
Cette baisse se voit à la fois dans la CAP mais également dans les informations au niveau national. C’est pourquoi une lettre a été envoyée à la direction générale par tous les syndicats nationaux pour demander des explications sur la situation actuelle de l’ONF.
La députée réunionnaise, Ericka Bareigts, a d’ailleurs fait le déplacement pour rencontrer les syndicats et échanger sur les inquiétudes des salariés.
Il y a quelques mois déjà les salariés de l’ONF se préoccupaient de leurs avenirs après l’alerte des syndicats indiquant que l’ONF était menacé de disparaître.
Quelques semaines après l’annonce des syndicats, le directeur de l’antenne locale de l’ONF, Sylvain Léonard, a tenu à rassurer les plus de 200 salariés. Le directeur a assuré que l’ONF n’allait pas disparaître.
C’est d’ailleurs un déficit de 6 millions d’euros qui a conduit à un gel des embauches et à des suppressions de postes.
"Dans le cadre du contrat d’objectifs et de performance 2016-2020, entre l’ONF et l’État, il est demandé à l’ONF de réduire son endettement, de maintenir sa masse salariale et d’améliorer sa performance globale comme est demandé à toute administration, établissement public. Nous avons un dérapage de masse salariale, qu’il faut compenser par un certain nombre de gel de postes", explique Sylvain Léonard.
L’ONF à La Réunion représente un budget de 21 millions d’euros par an dont 14 millions sont réservés à la masse salariale.