Invité de "L’Emission Politique", Alain Juppé, favori des sondages pour remporter la primaire de la droite et du centre, s’est montré confiant tout au long de la discussion. Il a notamment taclé son rival Nicolas Sarkozy chez qui il sent "un peu de panique à bord" alors que les électeurs témoignent d’"une adhésion" en sa faveur.
Alain Juppé était mercredi invité de "L’Emission Politique" sur France 2. Pour celui qui n’a cessé d’être en tête des intentions de vote dans les sondages, l’enjeu était important : ne pas décevoir ses partisans et convaincre au-delà.
Après Nicolas Sarkozy qui s’indignait de l’éventuelle participation d’électeurs de gauche à la primaire parlant même de "parjure", Alain Juppé lui a répondu sans détour : "Vous me posez la question de savoir qui je suis, vous voyez ce que je ne suis pas". Le candidat à la primaire Les Républicains a glissé une attaque supplémentaire à destination de l’ancien chef de l’Etat. Il a estimé que les accusations de son concurrent sur le vote d’électeurs de gauche à la primaire étaient de "mauvais signe", y voyant "un peu de panique à bord". "Je suis un homme de droite depuis très longtemps et je n’ai jamais cessé de l’être", a-t-il poursuivi, l’accuser d’être "un homme de gauche" serait "complètement idiot". "Simplement, je suis un homme de rassemblement et je m’adresse à tous ceux qui ont envie de l’alternance, qu’ils soient à gauche, au centre ou à droite naturellement". Pour autant, il a expliqué qu’il soutiendra Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle 2017 "si la primaire est honnête".
L’ancien premier ministre a affirmé qu’Angela Merkel avait fait "une erreur en donnant le sentiment qu’elle allait ouvrir tout grand les bras aux immigrants de la terre". "Élection après élection", la chancelière allemande "paie chèrement" sa politique d’accueil des migrants (un million accueillis en un an), a-t-il affirmé. Selon lui, "une bonne politique des migrants repose sur deux pieds : l’accueil de ceux qui doivent être accueillis - c’est la tradition de la France, c’est la tradition de notre démocratie et notre engagement international - et puis le refus de ceux que nous ne pouvons pas accueillir, parce que nous ne sommes pas en mesure de les traiter convenablement". "La voix de François Hollande a été à peu près inaudible puisque c’est Angela Merkel qui a donné le ton" en la matière, a-t-il également déploré.
Une nouvelle séquence dans "L’Emission Politique" concerne un invité mystère. Pour ce jeudi, il s’agissait de Jérôme Kerviel. L’ancien trader de la Société Générale a interrogé Alain Juppé sur la puissance de la finance internationale. "On ne peut pas affirmer que rien n’a été fait sur la finance, il y a des règles beaucoup plus strictes désormais. On a fait des choses. Sur le blanchiment, sur les paradis fiscaux, aussi. Mais il reste des efforts à faire", concède l’ancien premier ministre.
.@alainjuppe à @kerviel_j : "Nous sommes dans un état de droit, c'est aux juges de juger" #LEmissionPolitique https://t.co/hRGqbnjTpg
— L'Emission politique (@LEPolitique) 6 octobre 2016