L’Europe et la Turquie se sont entendues pour la répression de la crise migratoire en zone euro. Le compromis qui s’est dégagé de leurs négociations propose plusieurs mesures contre la migration clandestine en mer Égée. Cet accord n’attend plus que la ratification des 28 chefs d’État et de gouvernements membres de l’Union européenne.
Le compromis entre l’Union européenne et la Turquie
Les vingt-Huit et Ankara sont désormais au tournant de la crise migratoire irrégulière en mer Égée. Les deux parties viennent en effet de prendre la décision de mettre fin à cette situation entre la côte anatolienne et les îles grecques. Pour ce faire, ils ont établi un projet de déclaration qui devrait être soumis d’ici vendredi 18 mars à l’approbation des membres de l’Union européenne. Il passera ensuite par la ratification du Premier ministre turc, lors d’un double sommet à Bruxelles.
Expulsion en urgence des migrants en situation irrégulière
Dans cette déclaration consultée par le Figaro, il est précisé que "tout migrant nouvellement arrivé de Turquie dans les îles grecques sera renvoyé en Turquie". Ces expulsions concerneront également les réfugiés de guerre syriens et aux autres migrants "dont la demande d’asile est irrecevable." Cela implique donc les réfugiés syriens qui ont transité par la Turquie, sans pour autant s’y arrêter. Ils auraient été plus d’un demi-million à l’avoir fait depuis le début de 2015.
Un réfugié refusé pour un autre accepté
Dans l’état d’esprit de la formule "1 pour 1", pour un Syrien refoulé de Grèce, un autre qui sort des camps turcs va bénéficier d’un accueil direct par les pays volontaires d’Europe. Pour l’émigration légale, "priorité sera donnée aux migrants qui n’ont pas déjà pénétré ou tenté d’entrer en Europe irrégulièrement", précise cette déclaration. Les passages illicites en mer Égée seront limités par cette mesure prise. Ainsi, les déplacements des migrants en Europe seront remplacés par une organisation solide, prévisible et cogérée avec Ankara, l’HCR et le pays de destination finale.
Les bénéfices de la Turquie dans cet accord
Pour son aide à l’UE dans cette gestion de la crise des migrants, la Turquie obtiendra donc des bénéfices tels que la levée des obligations de visas pour les Turcs qui se rendent en Europe. Cette mesure est prévue entrer en vigueur "au plus tard fin juin 2016", à condition qu’Ankara respecte tous les critères nécessaires, selon Bruxelles. Par rapport à l’intégration de la Turquie à l’Union européenne, la prudence diplomatique est de mise. Le texte déclare simplement que l’UE "préparera dès que possible une décision sur l’ouverture de nouveaux chapitres" portant sur ces négociations.
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