Le président de la République François Hollande donne la dernière allocution télévisée du 14 juillet, de son quinquennat. Il répond aux questions de Gilles Bouleau et David Pujadas, depuis la salle des portraits de l’Elysée. Au programme, Brexit, Loi Travail et le cas d’Emmanuel Macron.
François Hollande s’exprime à l’occasion de la traditionnelle interview du 14 Juillet. Ce sera la dernière de son quinquennat, avant l’élection présidentielle de 2017. Dès le début de l’interview, le président de la République parle "d’engagement" auprès des Français.
La France a-t-il estimé "retrouver de la croissance : la production s’est amélioré et repartie, plus de pouvoir d’achat et de création d’emploi". Mais elle est fragile face au Brexit. Pourquoi ? Le Brexit pourra avoir des conséquences sur la France et sur l’Europe. "Je fais très attention", déclare-t-il bien que c’est un choix des britanniques. Ils devront assumer ce choix, précise-t-il. "Plutôt le Royaume-Uni engagera sa sorite meilleure sera la relation et meilleure sera notre propre situation", martèle le président de la République. En un mot, il assure qu’il fera tout "pour qu’il n’y ai pas de conséquence pour la France". Pour l’heure, il affirme que la France va mieux avec "un dispositif d’embauche PME, moins d’économie budgétaire et une baisse du déficit public". Dans l’avenir, nous donnerons "plus de marge pour l’emploi et relancer l’investissement à l’échelle européenne". En outre, il prévient qu’il n’y aura de baisses d’impôts en 2017 que si la croissance s’accélère.
Interrogé sur Emmanuel Macron, François Hollande explique : "Il m’accompagne depuis 2012 comme conseiller puis ministre (...) il a des idées, il veut rencontrer les citoyens (....) Mais il y a des règles. La première régle c’est la solidarité, l’esprit d’équipe, être à plein temps dans sa tâche. Il y a simplement servir jusqu’au bout". Le président se veut ferme : "Respecter ces règles c’est rester au gouvernement, ne pas les respecter, c’est ne pas rester au gouvernement". Il a par ailleurs réaffirmé sa confiance en son Premier ministre, Manuel Valls : "Il fait preuve d’autorité et de courage pour mener l’action du gouvernement".
Face au record des impôts en France, François Hollande réfute qu’elle soit le pays le plus imposé des pays membres de l’OCDE, contrairement à ce que relève le journaliste. "J’ai hérité d’un pays qui avait 40 de fièvre. On se posait la question s’il fallait l’hospitaliser", lance-t-il. Il loue ensuite son action depuis qu’il est à l’Elysée : "J’ai baissé les prélèvements des ménages et cette année nous allons faire une baisse d’impôts qui concernera 8 millions de foyers". Sur le chômage, "nous aurons une inversion de la courbe du chômage mais le chômage reste toujours trop élevé. Il va falloir poursuivre la politique que j’ai menée", explique-t-il. Enfin, sur la Loi Travail, elle "va créer 1 000 CDI", s’est-il réjoui. Concernant la contestation à la Loi Travail, il répond : "Agir ce n’est pas se protéger", et reconnaît cependant qu’il y a eu "une mauvaise présentation initiale".
François Hollande a confirmé que l’état d’urgence, déclenché après les attentats du 13 novembre, ne serait pas prolongé au-delà du 26 juillet. "Cet état d’urgence, j’ai considéré qu’il fallait le prolonger jusqu’au moment où nous puissions être sûrs que la loi pouvait nous donner des moyens nous permettant de prévenir la menace terroriste avec efficacité", a déclaré le président de la République en référence à la loi sur la procédure pénale promulguée en juin.
François Hollande refuse de répondre sur sa probable candidature, mais accuse les ambitions des prétendants à l’Elysée. "L’idée qui m’anime, c’est de faire en sorte que notre pays puisse être maître de son destin", affirme-t-il. "Je ne désespère pas de convaincre les Français que l’avenir n’est pas dans une France rabougrie", explique-t-il. François Hollande dit vouloir porter "l’idée de la cohésion, de la maison France qui est fragile". Il a en outre tenu à rappeler qu’"Etre président de la République, c’est être confronté à la mort, à la tragédie et au drame".
Interrogé sur le salaire de son coiffeur, payé 10 000 euros par mois, François Hollande répond : "J’ai fait diminuer le budget de l’Elysée (...). J’ai supprimé 10% des effectifs". Il rappelle que son "salaire a baissé de 30%". Et de s’agacer : "On peut me faire tous les reproches, sauf celui-là".