Depuis les attentats à Paris en janvier dernier, les policiers, les gendarmes et les militaires sont mobilisés en France par l’opération Sentinelle. Un an après, malgré leur lassitude, les militaires gardent un regard positif sur cette opération.
Une mission "sous tension", "exigeante", "souvent pénible et ingrate" mais que l’"on assume pleinement, et bien". Les hommes de l’opération Sentinelle, "réquisitionnés" dans tous les corps d’armée et à tous les grades, conservent, un an après leur déploiement sur le territoire national, un regard positif sur cette opération, malgré les contraintes.
"On le fait, et avec cœur", lance ainsi un lieutenant dans une interview pour Le Figaro. Il s’explique : "C’est vrai que voir une unité d’élite comme la Légion faire le vigile sécuritaire, c’est a priori difficile à accepter". Et d’ajouter "Soyons clairs : ce n’est pas intéressant mais on le fait, et avec cœur. Car pour les légionnaires, cette mission n’est pas n’importe laquelle : ils ont été très touchés par les attentats, car la France est leur terre d’accueil et qu’ils ne sont pas étrangers à la terreur".
Les hommes de l’opération Sentinelle évoquent également leur peur. En effet, les agents sur le terrain sont très exposés à la menace terroriste. "Nous sommes une cible pour les terroristes", explique Saïd Boussour, secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance dans le Haut-Rhin. "Les fonctionnaires ne savent pas d’où la menace peut venir. Un citoyen lambda devient un ennemi potentiel. On a peur que l’un de nos hommes soient tués", raconte ce policier alsacien.
Dans l’armée et la police, certains dénoncent également un manque de moyens au niveau logistique. A titre d’exemple, l’un d’entre eux raconte à Metronews sous couvert d’anonymat, que dans les premiers mois ayant suivi les attentats de janvier 2015, lui et ses équipiers se sont retrouvés à "dresser une tente, tant le casernement affecté était insalubre". "Certains d’entre nous avons même dû nous restaurer sur nos fonds propres", rapporte-t-il.
"Nos soldats se sentent plus efficaces sur des missions mobiles plutôt que d’être plantés à côté d’une porte", reconnaît à son tour le colonel Benoît Brulon, porte-parole de l’opération Sentinelle en Ile-de-France. Mais d’une manière générale, les hommes restent positifs tout en gardant en tête qu’ils le font pour leur pays.
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