L’enregistrement d’un dictaphone perdu par un spectateur, couplé aux messages radio de la police, permet de reconstituer le scénario de l’attaque au plus près. "Lève-toi ou je te tue !", "Couché ou j’tire !", … Le Parisien a révélé quelques extraits.
C’est un document exceptionnel. Les enquêteurs ont remis à la justice une reconstitution audio de l’attentat du 13 novembre au Bataclan, rapporte ce vendredi Le Parisien. Cette reconstitution audio est basée sur l’enregistrement d’un dictaphone abandonné par un spectateur et sur les échanges de la radio de la police. Le document, dont le quotidien a eu connaissance, retrace le déroulement de la tragédie.
Au Bataclan, la tuerie a débuté à 21h56
La reconstitution commence par le message radio d’un policier qui signale le début de la tuerie à 21h56, rapporte Le Parisien. "Y a du monde au Bataclan. Ça tire à la...", prévient ce policier neuf minutes après l’arrivée des terroristes dans la salle. "Planquez-vous !", lance un spectateur à travers la première voix captée par l’enregistreur. Les terroristes ont pénétré dans la salle...
"Vous bombardez nos frères en Syrie et en Irak"
Il faut attendre sept minutes de tuerie pour entendre les assaillants parler pour la première fois, lançant des ordres contradictoires. Samy Amimour, le seul terroriste identifié sur la bande son, ordonne : "Couché ou j’tire !". Tandis qu’un autre s’écrit : "Lève-toi ou je te tue !". L’enregistrement permet aussi d’entendre les revendications des terroristes. "Pourquoi on est ici, nous ? On est venus jusqu’en Syrie pour vous faire la même chose", lance l’un d’entre-eux. "Vous connaissez Daech ? […] Ils sont partout, en France, aux Etats-Unis. On va frapper partout", poursuit un autre djihadiste. Entre deux tirs, un autre articule fièrement, "l’heure de la revanche est arrivée".
Un dénouement "ensangloté"
Un premier policier de la BAC a réussi à pénétrer dans le Bataclan. "Casse-toi, casse-toi enfoiré !", lui enjoint Samy Amimour, avant que le commissaire ne lui tire dessus. La ceinture du terroriste explose. "Allahou Akhbar !", hurlent ses complices, Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad, avant de se réfugier à l’étage. Ces derniers prennent une dizaine de personnes en otage. Quelques minutes plus tard, quand les fonctionnaires de la BRI commencent à intervenir et s’approchant de la porte, ils sont stoppés net. "Arrête-toi ! Casse-toi. Je fais sauter les otages", lance l’un des assaillants. Les otages sont quant à eux dans la panique totale : "On est en prise d’otages. Ils ont des ceintures explosives. Ne venez surtout pas sinon ils font tout péter", crient-ils. Finalement, les terroristes seront neutralisés à 23H37, mais dans un climat de terreur.
Au cours de l’attaque du Bataclan laquelle 90 personnes ont perdu la vie et de très nombreuses autres blessées, les trois terroristes, quant à eux, ont été tués.
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