La réouverture officielle des ambassades à La Havane et Washington marque une nouvelle étape concrète du rapprochement historique engagé l’an dernier par Barack Obama et Raul Castro après 54 ans de froid diplomatique.
Depuis 1961, les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et le Cuba ont été rompues et ce n’est qu’en 1977 que Jimmy Carter et Fidel Castro s’étaient mis d’accord pour ouvrir des sections d’intérêts dans les anciens locaux des ambassades. Mais suite à l’accord annoncé le 30 juin dernier, les bâtiments abritant les sections d’intérêts dans chaque capitale ont récupéré leurs statuts d’ambassades à minuit et une minute (6 heures à Paris) ce lundi.
La cérémonie à Washington
A Washington, une cérémonie se déroulera ce lundi à 14h30 GMT dans l’édifice presque centenaire de la mission cubaine. Le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez répondra présent à cette cérémonie, la première visite d’un chef de la diplomatie cubaine depuis 1959. L’image du jour sera marquée par ce drapeau cubain qui sera hissé. Bruno Rodriguez effectuera ensuite un déplacement au département d’Etat pour voir son homologue américain, John Kerry, avec qui, il donnera une conférence de presse commune aux alentours de 17h45 GMT.
Une visite prochaine de John Kerry attendue à la Havane
A La Havane, aucune cérémonie particulière n’est au programme ce lundi, mais le bloc de béton et de verre du boulevard de front de mer Malecon se transformera bien en ambassade américaine. Néanmoins, John Kerry devrait s’y rendre cet été, une date encore indéterminée, pour hisser le drapeau américain. "Il n’y a pas d’exigence légale pour hisser le drapeau, mais le secrétaire d’Etat veut être présent pour présider un événement aussi important", a expliqué un responsable.
La question de la normalisation des relations diplomatiques
Malgré la normalisation des relations diplomatiques, les nombreux sujets de discorde restent toujours d’actualité comme la levée de l’embargo américain, la restitution de la base navale de Guantanamo ou encore l’extradition des fugitifs réfugiés à Cuba et recherchés par la justice américaine. Toujours est-il que l’accord de Barack Obama pour mettre fin à l’embargo imposé par John F. Kennedy en 1962 et renforcé par la loi Helms-Burton de 1996 n’est pas valide sans le feu vert du Congrès américain. Or la majorité républicaine y est très défavorable.