Plusieurs tonnes de tomates importées de Madagascar se retrouvent sur les étals des marchés locaux. Elles sont vendues moité moins chères que les tomates péi.
Des tomates vendues en moyenne à 1,50 euro le kilo, c’est la bonne surprise pour les consommateurs ce matin sur le marché forain du Chaudron. Avec leur belle robe rouge, les clients se jettent sur ces tomates, importées de Madagascar. Mais les acheteurs ne sont pas forcément au courant de la provenance de cette marchandise. Sur le marché, l’origine du produit est souvent absente des écriteaux.
En trois semaines, ce sont près de 20 tonnes de tomates qui ont été importées à La Réunion. Elles sont vendues à moitié prix et représentent une concurrence certaine face aux produits locaux. Mais à cause de sa mauvaise qualité, la majorité des bazardiers préfèrent vendre les tomates péi.
Chaque année, 12.000 tonnes de légumes sont importés à La Réunion en provenance de la France métropolitaine ou de Chine, mais c’est la première fois que des tomates sont importées. Depuis deux ans, les producteurs locaux s’attendaient à cette concurrence.
"C’est une crainte qu’on a depuis la signature des accords APE (Accord de partenariat économique) en 2010, qui ouvrent un peu plus le marché local aux PMA (Pays moins avancés), pour qu’ils exportent à La Réunion des produits agricoles sans frais de douane. Une situation qui rend ces tomates beaucoup plus productives par rapport aux productions locales", explique Eric Soundrom - responsable agricole à la Chambre d’Agriculture.
Ainsi, plusieurs conteneurs de tomates attendraient encore leur déchargement au Port, mais la situation ne devrait pas durer. Avec une météo plus clémente, le prix des tomates péi devrait baisser sensiblement dans les quinze prochains jours.