Les acteurs économiques locaux attendent les annonces du Premier ministre Jean-Marc Ayrault concernant la défiscalisation. Tous craignent la fin de ce dispositif qui bénéficie largement aux Outre-Mer.
Jean-Marc Ayrault devrait se prononcer sur l’avenir de la défiscalisation le 26 juin prochain, en marge de son déplacement aux Antilles. Ces annonces du Premier Ministre sont attendues par les acteurs économiques locaux.
Chaque année, le dispositif coûte un peu plus d’un milliard d’euros par an à l’Etat. C’est sur ce budget que Bercy veut aujourd’hui faire des économies. Plusieurs pistes sont étudiées : parmi elles, la mise en place d’un crédit d’impôt pour les entreprises qui avoisinerait les 40%.
Autre mesure évoquée : remplacer la défiscalisation par la budgétisation afin que les fonds de l’Etat servent aux économies ultra-marines. Concrètement, l’Etat financerait directement la construction de logements sociaux, comme cela se fait dans l’hexagone.
Ces nouvelles règles inquiètent les acteurs économiques qui soulignent les conséquences désastreuses de la disparition de la défisc Outre-Mer.
Réunis ce jeudi autour de la même table, le président de Région Didier Robert, les présidents des chambres consulaires (Bernard Picardo pour la chambre de Métiers et Ibrahim Patel pour la CCIR), le président du Medef Yann de Prince et plusieurs acteurs économiques ( représentants de la CAPEB, de l’ADIR) ont largement débattu autour de ce dossier majeur.
A La Réunion, les entrepreneurs s’interrogent sur le devenir de la défiscalisation et demandent à ce que ce dispositif soit pérennisé au risque de "condamner" le département.
Pour Dominique Vienne de la CGPME, il s’agit aujourd’hui de "donner une réponse économique et sociale et non une réponse politique". La fin de la défiscalisation aurait pour principal résultat effrayer les investisseurs métropolitains.
Le patron du Medef Yann de Prince regrette pour sa part qu’il faille "chaque année de montrer l’intérêt et la nécessité de la défiscalisation en Outre-Mer, de voir des parlementaires constater que la défisc est utile et pour autant qu’elle soit remise en cause".
La décision définitive sera prise le 17 juillet prochain lors d’une réunion interministérielle.