Dans son livre "Tout seul", à paraître mercredi chez Flammarion, Raymond Domenech revient sur ses années en tant que sélectionneur de l’équipe de France (2004 à 2010) et en particulier sur le psychodrame du Mondial 2010 en Afrique du Sud.
Deux années se sont écoulées après le fiasco de Knysna où les Bleus ont sombré lors de la Coupe du Monde. Raymond Domenech a fini par livrer sa version des faits sous la forme d’un livre de 360 pages, où il règle ses comptes avec ses anciens joueurs.
Malgré tout, « je m’étais planté, je le sais et l’assume », admet l’ancien patron des Bleus, en précisant « mais que je me sois trompé à ce point-là sur les joueurs, je n’aurais pu l’imaginer. Je ne me suis pas seulement planté sur leur niveau, je me suis fourvoyé sur leur mental ».
Raymond Domenech fait porter l’essentiel de la responsabilité sur certains de ses anciens poulains, coupables selon lui d’égoïsme, Franck Ribéry le premier. Dans l’ouvrage, l’ailier du Bayern Munich est renvoyé à l’image de « diva susceptible » … « Un joueur cadre de l’Euro 2008 m’avait prévenu au sujet de Ribéry et moi je lui ai donné les clefs ! Quel c.. je suis... », lance-t-il.
Nicolas Anelka est quant à lui accusé d’avoir « tué le groupe » dans les vestiaires, à la mi-temps du match France-Mexique. « Enc..., t’as qu’à la faire tout seul ton équipe de merde ! », aurait-il lâché d’après Raymond Domenech qui avoue : « Bizarrement, j’ai été moins choqué par l’insulte que par le tutoiement, qui cassait une barrière, celle des fonctions, des âges, de la hiérarchie ».
L’ancien sélectionneur tacle également le jeune Gourcuff : « J’avais envie de lui mettre des gifles avec son air de garçon candide, de pauvre petit malheureux à qui on veut du mal, un meneur c’est un guerrier, pas un suiveur ». Il reproche notamment au milieu lyonnais de s’être enfermé « dans son monde des Bisounours »lors du Mondial.
Quant à William Gallas, « il a plombé en beauté notre secteur défensif (lors de France-Mexique) par sa fébrilité et son absence (...) Patrice Evra, lui, mais je le pressentais déjà, confirmant qu’il peinait à enchaîner les matches de haut niveau ».
Enfin, d’autres joueurs qui n’avaient même pas fait le voyage en Afrique du Sud ont en également pris pour leur grade … Alors que Karim Benzema est taxé de« morgue », Samir Nasri « symbolise cette dérive des joueurs qui ne pensent qu’à leur gueule », selon Domenech.
Source : Le Point