A la suite de la décision du président Nicolas Sarkozy, une minute de silence a été observée ce mardi 20 mars à 11 heures précises, à 14 heures à La Réunion, dans tous les établissements scolaires. Un geste national pour rendre hommage aux trois enfants et au professeur tués lundi matin lors d’une fusillade qui a éclaté devant une école juive de Toulouse. Les dépouilles des ces quatre victimes franco-israéliennes seront rapatriées en Israël ce soir, a annoncé le président du Consistoire central, Joël Merg.
Le président de la République Nicolas Sarkozy a assisté à la minute de silence organisée au collège-lycée François-Couperin, à Paris (4e arrondissement), à proximité du Mémorial de la Shoah. Tandis qu’à ce moment-là, le socialiste François Hollande se trouvait à l’école Jean-Jaurès du Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis.
"C’est d’abord un moment de recueillement, puis peut-être l’occasion d’évoquer ce drame, ces questions d’insécurité, l’évolution de la société", déclarait peu avant le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel. Avant de poursuivre"Simplement, la liberté pédagogique est laissée à chaque établissement, à chaque enseignant, qui en fonction de leurs élèves détermineront le meilleur moyen d’exprimer ce moment de recueillement".
Concernant l’évènement dramatique qui a secoué le Lycée juif toulousaine Ozar Hatorah, Luc Chatel déclare : "en s’attaquant à une école, on s’attaque à une institution. Aujourd’hui l’Ecole est sans doute la dernière incarnation des institutions, des valeurs de la République".
En métropole, comme à La Réunion, l’effroi reste palpable après la fusillade qui a tué trois enfants et un professeur d’origine franco-israélienne. Les dépouilles de ces quatre victimes, à savoir, Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de religion, ses deux fils, Gabriel, 3 ans, et Arieh Sandler, 6 ans, ainsi que la petite Myriam Monsonego, 7 ans, la fille du directeur de l’école, seront rapatriées mardi soir en Israël. Les obsèques sont prévues ce mercredi 21 mars, a annoncé le président du Consistoire central, Joël Merg.
Lundi après-midi, une cérémonie de recueillement dans une synagogue de Toulouse a réuni des centaines de personnes, de même dans une synagogue de Paris, plusieurs personnalités dont Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont répondu présents. Dans la foulée, une marche silencieuse a été organisée dans la capitale à l’appel de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes et d’élus.
"C’est un drame personnel épouvantable. Une famille déchiquetée, une communauté juive abasourdie, nous sommes tous sous le choc. Mais ce que je voudrais dire, c’est que j’ai vu dans notre pays une réaction nationale admirable", affirme le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier.
"Tous les partis politiques, et il y en a pour lesquels j’ai eu des mots très durs, ont joué le jeu en arrêtant la campagne. (...) Le président de la République a bouleversé son emploi du temps pour venir à Toulouse. C’est bon de se retrouver dans cette France-là et je crois que la France a en elle-même des forces qui lui permettent de réagir contre des comportements ignominieux, de quelque origine qu’ils soient", ajoute le patron du Crif.