2000 euros accordés aux élèves de primaire en difficultés : la proposition faite par le président candidat Nicolas Sarkozy reçoit un accueil mitigé dans le milieu scolaire. Si certains directeurs d’école voient cette annonce d’un bon oeil, certains représentants de parents d’élèves jugent cette mesure inappropriée.
Parmi les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy mercredi dernier, le déblocage de 2000 euros par élève de primaire en difficultés ( cf linfo.re : N.Sarkozy annonce une aide de 2000 euros pour les élèves en difficultés) fait réagir les acteurs du milieu scolaire à la Réunion. Visant à lutter contre l’illettrisme et l’échec à l’école, ce fonds alloué à chaque enfant serait géré par les maires, en concertation avec les directeurs d’établissements.
L’objectif de ce crédit spécial est clair : permettre aux marmailles de combler leurs lacunes et de rattraper leur retard sur les autres enfants. Pour Laurent Guérrini, directeur de l’école des Lilas à Sainte-Clotilde , l’intention est bonne mais il reste à définir les modalités. Des moyens humains supplémentaires ? Du matériel neuf ? Des activités extra-scolaires ? Comment utiliser au mieux cet argent supplémentaire ? "Tout reste à définir. Il s’agit d’évaluer les besoins des enfants pour les aider réellement. Il y a un gros travail de concertation à mener avec les maires", précise t-il.
Si ce directeur salue l’initiative de cette proposition, le représentant de Coordination des Parents d’Elèves de Saint-Denis (CPE) Alain Didelot, tient un tout autre discours. Pour lui, le chef de l’Etat ne cherche qu’à pallier les conséquences néfastes de la suppression des RASED (Réseaux d’Aides Spécialisés aux Elèves en Difficultés). "Il faudrait d’abord arrêter de supprimer des postes dans l’Education pour réinjecter de l’argent après", estime t-il.
Pour rappel, l’autre mesure phare prévue par Nicolas Sarkozy dans le domaine de l’Education consiste à permettre aux enseignants de travailler 26 heures dans l’établissement au lieu de 18 heures, pour "améliorer la prise en charge des élèves". L’échec scolaire et l’illettrisme constituent des véritables fléaux à la Réunion.