La cour d’assises se penche sur une affaire sordide de vol en réunion et de viol aggravé. Accusés d’avoir volé et frappé un jeune homme de 25 ans en plein jour dans le centre-ville de Saint-Pierre, trois hommes doivent s’expliquer à la barre. L’un d’entre eux est accusé du viol de ce jeune homme. Cette première journée d’audience est consacrée à l’examen des personnalités des trois accusés.
La cour d’assises de Saint-Denis examine depuis ce matin à huit-clos restreint une affaire de viol et vol en réunion (cf linfo.re : Viol sur un homme en plein jour : le suspect n°1 interpellé ).
L’affaire remonte au 6 janvier 2010. Un homme âgé de 25 ans venant de retirer de l’argent liquide au gabier de la rue des Bons Enfants à Saint-Pierre, est pris pour cible par trois dalons, qui en veulent à son portefeuille. Dépouillé de son argent et frappé en plein jour, la victime présumée parvient à s’enfuir avant d’être rattrapée par ses agresseurs. Le calvaire est alors loin d’être terminé pour le jeune homme. Dans une ruelle, le jeune homme est violé par l’un de ses agresseurs, pendant que les deux autres individus le maintiennent immobile.
Cette première journée d’audience vise à analyser les personnalités des trois accusés. Psychiatres et psychologues se sont succédés à la barre, livrant leur analyses sur les caractères des trois hommes. Les experts ont décrit Gilbert D comme "un manipulateur" atteint du syndrome du joueur de poker, mais "conscient de ses actes". Jean B, deuxième accusé, refuse quant à lui d’être considéré comme un violeur mais ne souffre d’aucun trouble psychiatrique avéré. Son corps présente néanmoins de nombreuses traces d’auto-mutilation.
Interpellé le 26 février 2010, Jean-François M, le troisième homme comparaissant dans cette affaire et considéré comme le violeur présumé. Il présente une personnalité complexe, sur laquelle les experts ont livré des diagnostics contradictoires. Si certains psychiatres affirment qu’il est conscient de ses actes, d’autres estiment qu’il est "malade", incapable d’éprouver de l’empathie tout en précisant qu’il est "sujet à des hallucinations". A l’époque, les forces de l’ordre avaient interpellé le Sans Domicile Fixe alors qu’il marchait simplement dans les rues de Saint-Pierre.
Les audiences se poursuivront demain, où la cour d’assises devrait rendre son verdict. Les trois accusés risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.