Le leader de l’opposition mauricienne Paul Bérenger se dit déçu par les démarches menées par la médiation internationale dans la recherche des solutions à la crise politique de Madagascar.
Dans une interview publiée hier par l’Express de Madagascar, l’ancien premier ministre mauricien critique les positions de l’équipe de la Sadc (Communauté de développement d’Afrique australe) en charge du dossier de Madagascar.
"Je suis déçu par la Sadc. Très déçu du désordre du travail qu’elle fait depuis 2009 ", lance le président du MMM (Mouvement militant mauricien). Pour lui, la médiation conduite par la Sadc est partie du mauvais pied. "(…) C’est un Sommet des Chefs d’État qui a suspendu Madagascar, qui a parlé de coup d’État et qui a exigé le retour de Marc Ravalomanana à la présidence de la République. J’avais tiqué car, si Andry Rajoelina est arrivé à la tête du pays, il ne s’agissait pas d’un coup d’État dans le sens du terme. La réaction de la SADC est excessive ", estime Paul Bérenger.
Connu pour sa stature d’opposant, Paul Bérenger critique aussi la position de la COI (Commission de l’océan Indien), dont la présidence est assurée par le chef de la diplomatie mauricienne, Arvin Boolell. " C’est une position qui n’est pas très logique. La COI a d’abord condamné Madagascar, avant de réclamer un retour à l’ordre constitutionnel ", fustige-t-il. Et d’ajouter " Je suis tout à fait d’accord que Madagascar aille vers les élections dès que possible. Mais ces élections doivent être ’ free and fare ’, c’est-à-dire, libres et transparentes ".
Un Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Sadc est prévu le 20 mai prochain à Lusaka (Zambie), au cours duquel le cas de Madagascar sera largement débattu, et une feuille de route de sortie de crise devrait être votée.