Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI et favori de la gauche pour l’élection présidentielle, a été arrêté hier suite à une plainte déposée pour agression sexuelle par une femme de chambre de l’hôtel Sofitel. Inculpé aujourd’hui pour agression sexuelle, séquestration et tentative de viol, DSK devrait être présenté au juge dans la journée. Hormis Marine Le Pen, les politiques réagissent extrêmement prudemment à cette affaire en insistant sur la présomption d’innocence.
Le dirigeant général du FMI (Fonds Monétaire International) a été arrêté hier après-midi à New York alors qu’il était déjà à bord de l’avion d’Air France s’apprêtant à décoller en direction de Paris. Les enquêteurs ont procédé à l’arrestation du patron du FMI suite à une plainte déposée par une femme de chambre de l’hôtel Sofitel pour agression sexuelle.Placé en garde à vue et interrogé dans un commissariat d’Harlem, il a été inculpé ce dimanche pour "agression sexuelle, séquestration et tentative de viol".
Présenté dans les prochaines heures à un juge, il sera décidé des poursuites engagées. Niant les faits qui lui sont reprochés, DSK aura la possibilité de plaider coupable ou non. Benjamin Brafman, l’avocat chargé de le représenter, a d’ores et déjà annoncé que son client plaiderait non-coupable.
La justice américaine décidera alors d’incarcérer ou de libérer le directeur général du FMI. DSK ne bénéficie pas de l’immunité diplomatique, il devrait donc être libéré sous caution, avec engagement de se présenter au procès, en attendant son jugement sur cette affaire.
Depuis que cette affaire a éclaté, les politiques, y compris ceux qui pourraient espérer que DSK ne soit plus en mesure de se présenter en 2012, sont prudents. Ils insistent notamment sur la présomption d’innocence. Voici dans le texte la teneur des propos :
Marine Le Pen, secrétaire nationale du Front National : "Les faits qui sont reprochés à Dominique Strauss-Kahn, s’ils sont avérés, sont d’une très grande gravité. Il est définitivement discrédité comme candidat à la plus haute fonction de l’Etat. Tout Paris, le Paris journalistique, le Paris politique, bruissent depuis des mois des rapports légèrement pathologiques que M. Strauss-Kahn semble entretenir à l’égard des femmes. J’en ai moi même été un peu victime dans un duel avec lui où il avait été extrêmement déplacé dans ses propos".
Martine Aubry, secrétaire nationale du Parti Socialiste : "Les nouvelles qui nous parviennent de New York depuis cette nuit sonnent à l’évidence comme un coup de tonnerre. Je suis moi-même, comme tout le monde totalement stupéfaite. Je demande bien sûr aux socialistes de rester unis et responsables. Je voudrais surtout dire aux Français que quelles que soient les circonstances et les aléas, hier comme aujourd’hui, nous sommes là, les socialistes, pour les entendre, pour les comprendre, pour apporter des réponses à leurs problèmes et aux problèmes de notre pays, et aussi pour les servir".
Ségolène Royal : "Mes pensées vont vers sa famille". "Je ne veux pas transformer cet événement en feuilleton politique. Le moment n’est pas venu de commenter les conséquences sur la vie politique intérieure".
Stéphane Le Foll, député européen PS : "Depuis le début on a cherché à s’engager dans cette Primaire sans se préoccuper de ce qui se passait chez les autres candidats ou ceux qui pouvaient être candidats. Des informations arrivent aujourd’hui ; cela ne changera pas la ligne qui est la nôtre. Ca changera peut-être le contexte mais ça ne changera pas notre ligne".
Sources : Le Monde, Europe 1, le Parisien