Il n’y a pas eu de but, mais ce premier grand choc de la Coupe du monde 2010 a tenu ses promesses. Alors que le Brésil fait figure de favori dans ce groupe G, le Portugal et la Côte d’Ivoire se livraient un duel déjà décisif dans la course aux huitièmes de finale. Et riche en enseignements pour la suite de la compétition.
Si la Selcçao a globalement déçu malgré une bonne entame de match, c’est surtout parce que les Eléphants ont fait forte impression dans le jeu et l’impact physique. Les Ivoiriens ont longtemps semblé ne manquer que d’un finisseur. Dans cette optique, l’entrée de Didier Drogba à l’heure de jeu à la place de Salomon Kalou, même s’il n’a pas été décisif, a de quoi inciter la formation africaine à l’optimisme dans l’optique des matches face au Brésil et à la Corée du Nord.
Auteur d’une énorme saison avec Chelsea (37 buts inscrits, toutes compétitions confondues) mais touché au bras juste avant l’épreuve, l’ancien Marseillais a reçu un accueil très chaleureux de la part du public pour ses débuts dans ce Mondial. Cela n’a pas permis à son équipe de faire la différence pour autant. Aligné dans l’axe au coup d’envoi, Gervinho a été l’Ivoirien le plus dangereux. Le Lillois a fait admirer sa technique, mais a manqué de réalisme à l’image de cette frappe sortie par Eduardo (47e)ou d’un tir légèrement hors-cadre (60e). La finition, c’est vraiment tout ce qui a manqué à la Côte d’Ivoire. Même Drogba, en bonne position, a pêché dans cet exercice en toute fin de match, préférant opter pour un centre au deuxième poteau qui n’a pas trouvé preneur sur l’ultime occasion des Eléphants.
De quoi donner une pointe de regrets à l’équipe africaine, qui n’aurait pas volé un succès face aux partenaires de Cristiano Ronaldo. La star lusitanienne, dont le rendement insuffisant en sélection est l’une des questions de ce Mondial, a failli mettre tout le monde d’accord. Mais sa frappe somptueuse des 25 mètres n’a trouvé que le poteau de Barry (11e), et le Madrilène devra encore attendre avant de mettre un terme à son inefficacité en équipe nationale qui dure maintenant depuis plus de seize mois. Après vingt premières minutes encourageantes, l’ancien protégé de Sir Alex Ferguson a disparu petit à petit de la circulation, victime d’une défense ivoirienne intraitable et d’un manque de soutien de l’ensemble de ses coéquipiers, à l’exception de Deco. Dans ce contexte, ce match nul n’est pas un mauvais résultat pour la Selecçao. Mais elle n’aura définitivement pas le droit à l’erreur face à la Corée du Nord lundi, tandis que la Côte d’Ivoire tentera de confirmer sa belle entrée en matière contre le Brésil dimanche.