-Observez-vous une hygiène de vie particulière depuis que vous êtes candidat aux élections ? Comment fait-on en sorte d’être d’attaque tous les jours ?
-Du côté intérieur, le point essentiel est d’être toujours bien dans sa peau. Il faut toujours rester en conformité avec ses convictions.C’est bien pour cette raison que j’ai décidé de présenter ma propre liste afin de rester en phase avec mes idées.
Deuxièmement, il faut être soutenu par sa famille. Je suis pleinement porté par Yvette mon épouse. Elle est toujours là pour moi. Egalement par mes deux fils, Laurent et Jean-Marie. Aussi par mes belles-filles, mes amis... On va dire que j’ai un fan-club affectif (rires). Vous savez ce n’est pas facile de se lancer un défi comme celui- là.
Enfin il faut effectivement avoir une bonne hygiène de vie. Moi j’aime bien manger, mais pendant cette période là, il faut être sobre parce que c’est une campagne sportive.
-Comment se passe une journée de Jean-Paul Virapoullé ?
-Le matin, je me lève à 6 heures, je me prépare, j’écoute les messages sur le téléphone, je vais voir les réactions des gens sur le net, sur les différents sites... Ensuite je prends mon petit dèj’, mon café, mon traitement médical, enfin je me fais ma propre revue de presse.
En général à partir de 8 heures, j’ai quelques rendez-vous. Je vais ensuite sur le terrain. Par exemple, aujourd’hui je suis allé à Saint-Louis préparer mon site Internet, préparer tous les écrits etc…
Là juste après notre entretien, je rentre à la maison où j’ai encore trois rendez-vous, et une réunion de cellule avec des agriculteurs de Saint-Benoît.... Je ne chôme pas.
En fin de journée, j’irai de nouveau sur Internet pour que tout soit fin prêt pour cette semaine : la profession de foi, le projet.
-Etes-vous attentif aux programmes de vos adversaires politiques ? Faut-il épier leur campagne, leur stratégie et arguments ?
-Non je n’espionne pas les autres candidats. Il y a un candidat sortant qui a un projet. C’est lui mon principal adversaire. Il dit que cette élection est une péripétie, je lui rétorque qu’aucune élection n’est une péripétie. Il dit que le tram train est financé, ce n’est pas vrai. Il dit que la route du littoral est financée, ce n’est pas vrai…On va dire que je suis de très prés son argumentation, mais je n’espionne pas ! (rires)
Au niveau du PS, je suis de très près l’argumentation du candidat (Michel Vergoz) et j’ai été atterrée de voir que sur Antenne Réunion Madame Martine Aubry a dit le contraire de ce que lui, disait sur l’autre chaîne concurrente…
Enfin pour le candidat de la droite (Didier Robert), ce n’est pas un adversaire, mais un concurrent que j’espère bien accueillir sur ma liste si je suis bien placé au deuxième tour.
Lui pour l’instant fait surtout campagne sur le Tampon, car le fait que je sois sorti à créé une dépression au niveau de son organisation. Je le vois surtout sur le Tampon, où lui colle aux basques André Thien Ah Koon.
En gros dans une campagne, pour gagner, il ne faut pas trop regarder ce que fait votre concurrent ou votre adversaire. Il faut cependant se tenir au courant. Il faut avant tout privilégier les relations étroites que vous entretenez avec la population. Comment sont perçus vos messages à vous.
Nous sommes face au bilan d’une majorité sortante qui est l’alliance. C’est une dynastie familiale. Du moins elle est perçue comme cela sur le terrain par les Réunionnais : le papa, le fils, la fille, la petite fille, le garçon. Cette dynastie est en train de déroger aux règles démocratiques.
-Est-ce que pour Jean-Paul Virapoullé, il y a une remise question ? Vous qui avez perdu votre poste de maire à Saint-André ? Êtes-vous dans une perspective de revanche ?
-Non je ne suis pas dans une perspective de revanche. J’ai d’ailleurs félicité mon adversaire (Eric Fruteau). J’ai fait un examen de conscience. Le seul coupable de mon échec aux municipales de 2008, c’est moi !... Mais finalement quand vous avez eu un échec, il faut rebondir. Je n’en ai eu qu’un seul en 37 ans. Avec les législatives de 1997, cela fait deux.
Après les 6 mois de ma défaite de 2008, j’ai fait un examen de conscience pour essayer de savoir d’où venait vraiment l’échec. J’ai regardé ce qui avait entraîné ce changement.
...Surtout je me suis mis au boulot, pour creuser, lire et étudier des dossiers qu’en tant que maire, je n’avais pas le temps d’étudier. Je suis devenu un Sénateur à temps plein (rires).
-Si vous échouez à ces élections, vous arrêtez la politique ?
-Si les Réunionnais estiment que le moment de me faire confiance, compte tenu du fait que j’ai été présent à tous les combats historiques, est arrivé, ils doivent m’accorder un CDD de 4 ans.
Si dans 4 ans, j’ai bien fait le boulot, ils me reconduisent, si ce n’est pas le cas, ils me congédient. C’est tout ce que je leur demande : essayez- moi pendant quatre ans !...