Si tous les yeux et les oreilles se sont tournés vers le Palais de Mahazoarivo hier soir, le Premier Ministre reconduit par Andry Rajoelina, Monja Roindefo, entretient le suspens et a déclaré que son gouvernement ne sera connu du grand public qu’aujourd’hui - mardi 8 septembre - à 11 h.
En effet, après les 72 heures de délai accordé par le Président de la HAT au Premier Ministre, ce dernier n’a pas proclamé hier les noms de ceux qui composeront son équipe, mais selon lui ces noms sont déjà entre les mains de Andry Rajoelina.
« Nous avons respecté le délai imparti par le président Andry Rajoelina. Tous les dossiers concernant cette nomination sont déjà entre ses mains », a confirmé Monja Roindefo, hier au palais de Mahazoarivo.
Néanmoins, sans dévoiler de nom, Roindefo a annoncé que l’ouverture a été faite. D’après lui, des proches des anciens présidents Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana figurent bel et bien dans le gouvernement mais sans pour autant « minimiser les membres des Forces du changement », le noyau de la mouvance Rajoelina. Le Premier Ministre a aussi confirmé que les 30 % des postes seront attribués à des femmes.
Les 3 autres mouvances ont tous annoncé leur indignation dès la déclaration de Rajoelina de reconduire Roindefo à la tête du gouvernement.
« Nous gardons l’esprit des accords de Maputo et Andry Rajoelina ne devrait pas oublier qu’il les a aussi signés. Une Charte dont il a été l’initiateur », mentionne à cet effet Emmanuel Rakotovahiny, le chef de la mouvance Zafy.
Fetison Andrianirina de la mouvance Ravalomanana quant à lui, garde toujours l’espoir d’une poursuite de la négociation : « Nous espérons toujours à un retour autour d’une table ronde pour résoudre cette crise. Nous avons cependant envisagé une nouvelle démarche pour y parvenir ».
Pour sa part, la mouvance Ratsiraka préfère attendre la décision des médiateurs du Groupe International de Contact. Par rapport à l’ouverture annoncée par Roindefo, les 3 mouvances ont d’ores et déjà annoncé qu’elles n’auront aucun membre dans ce nouveau gouvernement qu’elles ne reconnaissent pas.
Pour sa part, le Groupe International de Contact émettra sa décision aujourd’hui par le rapport que présentera le chef de la médiation conjointe Joachim Chissano devant les 14 chefs d’Etat au sein de la SADC, à Kinshasa capitale de la RDC.
