C’est un hôtel trois étoiles situé au nord-ouest de l’île de Nosy Be. 38 bungalows de luxe au bord d’une plage déserte de 500m... Un projet familial : Philippe était chef d’entreprise à Grenoble et son épouse Monique gérait des salons de coiffure. Avec leur fils Igor, ils ont tout vendu pour se lancer dans cette aventure hôtelière. Après quatre ans de chantier et 4 M€ d’investissement, l’hôtel a ouvert ses portes au mois d’octobre avec 90 employés. Trois mois plus tard la crise éclatait à Madagascar. Aujourd’hui l’hôtel est désespérement vide.
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Tout est à supprimer au mois de mai.... C’est le vide total" indique Monique devant son cahier de réservation. "
Depuis le 1er février, nous n’avons eu que 10 clients...". Tous les jours
l’hôtel perd environ 3000 €. Pour le moment le personnel a été conservé à temps très partiel. En cuisine les cuisiniers s’entraînent et testent de nouvelles recettes, mais cette situation ne pourra pas durer. "
On a commencé à réduire la voilure depuis le début de la crise en aménageant l’ensemble du temps de travail de nos employés, on a suspendu tous nos gros salaires, les cadres de la société, après il reste la trésorerie : si nous n’avons pas assez pour faire vivre le domaine, on va se recroqueviller sur nous-mêmes, vivre en famille et point" confie Philippe.
Selon le ministère du tourisme malgache, la fréquentation touristique dans la grande Ile est tombée depuis la crise
à 10% de son niveau normal. La preuve à Hellville : en ce samedi matin, jour de marché pas un seul touriste n’arpente les rues de la petite capitale de Nosy Be. Même constat sur l’île de rêve de Nosy Kumba, l’île aux lémuriens. Maryse et Cécile qui étaient au lycée ensemble en Normandie se sont retrouvées ici par hasard. Ensemble, elles gèrent le très luxueux
Tsara Komba Lodge. 8 bungalows à fleur de colline. Prix moyen : 185 € la nuit en pension complète. L’hôtel propose d’importantes réductions pendant la crise, mais rien n’y fait : ce week-end un seul couple de clients, des français résident à Antananarive qui profitent de la vue imprenable.
Signe d’espoir tout de même : l’association des tours opérateurs estime que la situation est maintenant apaisée à Madagascar. Depuis le début de la semaine elle recommande à nouveau le départ vers la Grade Ile. Les autorités malgaches, de leur côté, ont décidé d’accorder la gratuité des visas jusqu’au 31 décembre.